lundi 17 décembre 2007

Baiser à BucaBrest

J'aime tes sourires immatures,
tes caressables devantures,
tandis que meurent les coulures
des fatigantes défoulures...
BucaBrest reste une indigeste
revue de ruines et de lests,
et les villes viles qu'on molleste
une liste du reader's digest.
j'ai imaginé quelques sons pour m'étourdir,
soupirs,
souffrir,
et quelques cons pour s'interdire.
Il n'est nulle pensée qui freine le pas.
Le pas des lois,
le pas des vices,
l'appat des cuisses,
les glissades perpétuelles
que l'on consent pour ces quelques minutes impossibles,
que les femmes transforment en ritournelles,
qui chaque mois ne reviennent qu'en sang...
sensibles,
Pourtant.
Il faut se faire raison !
Oublier les nuitées enivrantes
et les nocturnes oraisons,
dont on se fait des prières entêtantes.
Il faut violer les horizons !
Et balayer devant chez soi !
Pour que d'un doigt, notre maison
redevienne maison de loi.
Victimiser, ne nous vaut rien !
Batissons des fonts délictueux,
où les anges et les vauriens
batifollent en amoureux.
J'accroche comme un mi bémol
les rides de tes joues à moi,
et d'un baiser que l'on immole,
un sacrifice à notre croix.
S'aimer prend peu de temps...
Mais le temps fuit de ses durites,
et s'adorer en tant qu'amants
sèche la langue, on s'en irrite.
Restent ces mots à s'exhiber,
pour quelques heures de palabres,
mais le premier qui s'en irait,
en ferait-il illusion glabre ?

dimanche 16 décembre 2007

Vile ville

Tentaculaire pieuvre aux ventouses, en vain,
surchargées d'outre-preuves en d'inconnues mains,
ma ville, je t'altère, aujourd'hui des demains,
que ton poids, comme haltères, fait peser en devin.

De ta circulation, où se presse sanguine,
l'orange évolution de ta terre en saisine,
de tes feux tricolores qui sont ta résine,
tout m'empoisse dès lors que l'on s'aime sans guigne.

Ô cité policée, dont j'ai fait ma banlieue,
comme de peaux lissées où l'on signe un aveu,
je voudrais à ton scalp, ajouter un paraphe,

tracé d'un coup de scalpel sur un paragraphe.
Que je te sois fidèle ou amant passager,
ville au baiser mortel, je te suis attaché.

Cold song

samedi 15 décembre 2007

La vallée du Blavet

J'en ai Blavet tout un été,
des sinueuses égéries,
anguilles dans mon cou blessé,
d'où j'ai pleuré et d'où j'ai ri.

J'ai dit de l'air à mon hôtesse,
quand elle m'a dit s'axphyxier,
mais des sentiments, sa molesse,
laissait un fret tout avarié...

Et les faux rires entendus,
la joie de vivre exagérée,
là non plus ne s'est confondue
à celle fuyant mes baisers.

Il me fallut par un beau jour,
prendre une route en décallage,
vers des sentiers aux beaux détours
qui repassaient à Larmor-plage,

pour effacer d'un coup de doigt,
les restes de festins foutus,
mais je sais bien ce que je dois,
quand de deux "vous", l'on s'est fait "tu".

Les pailles loin de nos cheveux,
que depuis longtemps je n'ai plus,
étaient les poutres des beaux yeux
qui brillaient tout en ayant bu.

C'était à Saint Barthélémy,
quel joli nom pour un massacre !
Ne pas l'avoir pour ennemie,
pour un peu que nos humeurs s'âcrent...

Mais j'ai senti sa main passer
comme un rideau sur mon sommeil,
et poser sur mes yeux blessés
la chaleur d'innocents soleils.

Et le matin qui s'est suivi,
tout habillé de son ciel bleu,
comme ce mur l'est d'un lavis,
la vie la vit sans fonds sableux.

Sans ces mouvances éternelles,
soudain la rivière à mes pieds,
dans son immuable ritournelle,
soudain je la sentis m'épier !

Main dans la main, sur le volant,
on m'ammena dans la vallée,
où pas si loin de mon ponant,
coule tranquille, le Blavet.

Restent sourires éperdus,
et quelques bières avalées,
j'en ai Blavet, j'en ai perdu
de mes amours à sa vallée.

WHISKY

Wapitant les grandes étendues écossaises,
Highlands époustouflants aux tourbes ennivrantes,
Il me faut, pour ces douches et pour ces falaises,
Speyside à mes côtés, de tant d'eau ruisselante,
Kirkcaldy, aux Lowlands, en tisane de malt,
Y restent les liqueurs qui abreuvent nos haltes.

jeudi 13 décembre 2007

Magnétude

Nous nous sommes hûmés,
---------------------------------------humains,
fougue animale,
-------du bon sens présumé,
--------------------------------------tes mains
ont mis à mal
------------------la rationnalité
--------------------------------------des liens
d'ordre lingual,
------------d'habitude ralliée
-------------------------------------aux fins
des lois nuptiales.
deux pôles qui s'attirent,
-----------------------------------magnétiques,
------------------------------------------------------limitrophes,
deux chapitres de soupirs,
------------------------------deux tryptiques,
-----------------------------------------------en trois strophes,
et vitriol et soude
-------------------------encaustiquent
---------------------------------------------un parfum
Que le jeu de leurs coudes,
-------------------------------élastiques,
----------------------------------------------entretient....
Liquide ! Ils sont liquides quand ils sont biens !
Et de son inquiétude et de lui mort de faim,
de leurs vissicitudes on voudrait un destin
et de leur magnétude avoir le mot de fin.

mercredi 12 décembre 2007

Deauville




Comme deux ados, à Deauville,
dose adulte, à deux ados vils,

Désir de donner à nos âmes
des ailes, nous nous promenâmes...

L'été d'automne était indien,
deux, tu l'auras, était un tien,

et les frolures de nos bras
ailaient l'allure de nos pas.

Allant fronts contre front de mer,
nous saouler du beau temps, de l'air,

du beau de l'air en cet instant,
nous battions ce pavé distant.

La riviera comme un diamant,
mirait ses facettes d'amants,

les bow-windows comme autant d'yeux,
sous cet ardent soleil radieux.

Puisqu'on ne sait se dire adieu,
qu'en revoyure où rira Dieu,

nous tacherons ne pas faiblir,
l'attache, rond dans l'eau, fait lire...

Et nos festivals palatins,
ni festifs veaux, ni baladins,

parmi ces gens, lèchent vitrines,
à ma peau, strophe est la lettrine...

Rêver une maison fantôme,
de ces baraques qui font home,

rue Delahante, biscornue,
et des numéros bis connus.

S'il eut fallu qu'on ait fait mer
d'après-midi bien éphémères,

des océans auraient poussé
entre nos corps trop délacés.

Dans l'avenir, il faut vieillir,
délavant nerfs et souvenirs,

pour chasser nos dos-à-dos vils
d'une autre overdose à Deauville.

Les chants d'outre-chute

Il m'est rarement arrivé de vous en parler...
Ce blog fut créé, un premier Aout 2006, parce que la bande à Gates se mit à nous coller de la pub sans nous demander notre avis. Ici, tel n'est pas le cas. C'était l'été 2006... J'étais amoureux d'une cybérienne : un gentil poison aux mirettes opalescentes.
Je lui avais promis de finir mon plan de travail pour "les chants d'Ouest dominants", et qu'après, je serais enfin prêt, résilient, un bel amant, un bel amour.
Je me suis trompé.
Nul ne peut se prédire !
J'ai buté sur l'avant dernier texte : "Corto et nous..." Il m'a fallu 136 pages pour l'écrire.
J'ai laissé ici le dernier, mais je n'ai pas terminé de publier "Corto".
Il est curieux de noter que j'avais commencé mon travail sur ce texte la nuit précédant notre rencontre.
Oh, Michel ! Tu es indécrotablement romantique : tu donnes du sens à des choses qui n'en ont pas. Pourtant... Pourtant : je n'ai pu m'empècher d'écrire en dehors de ce premier plan de travail. Ecrire sur Corinne. Tant écrire sur Elle. Comme on transforme à coups de tatouages, une peau en BD d'Hugo Pratt.
Je n'ai pas pu m'en empècher...
C'est ainsi que sont nés "les chants d'outre-chute".
C'était le 18 Août 2006 (je viens de le vérifier dans le carnet manuscrit). C'était un texte qui s'appelait "Arzal", lieu où nous nous étions donnés rendez-vous avec nos enfants jumeaux, quelques jours plus tôt.
Là, je commençais, sans le savoir, à écrire le chapitre "endroits en vers". Toutes mes pérégrinations qui le complétèrent ne furent pas moins que des prétextes littéraires.
Puis, un Vendredi 1er Septembre 2006, je lui écrivais "Magnétude", rien que pour Elle et moi. Ce fut l'amorce du chapitre "cordes raides et corps de rudes", pour tous ces textes dont le titre finit en "-ède" ou en "-ude"...
Ensuite, un 12 Octobre, peu après une "nuit perfide à St Brévin", je restai "Exsangue" : ce fut le premier texte déstructuré du chapitre des "archi-textures".
Et ce fut le lendemain de ma rencontre avec Patricia, un 22 Octobre, presque soviétique dans ma souffrance à Corinne, que j'entamais par "Révolue Sion d'Octobre", le chapitre "parchemins faisant".
Souffrir ? La seule bonne raison de souffrir, c'est écrire !
Alors, voilà !
Pleins de textes sont inédits. Certains s'écrivent encore. Je crois qu'ils sont abboutis. Ils sont le produit de la seconde partie de mon voyage transcybérien. Ce soir, j'ai décidé de les livrer. Je poursuis l'oeuvre de résilience : nul ne peut se prédire !
Pourquoi les "chants d'outre-chute" ?
Un : parce que je vénère Chateaubriand.
Deux : parce que j'aime tant chanter que je continue.
Trois : parce que, quand on a chanté et qu'on a chuté, que reste-t-il après ?

mercredi 15 août 2007

L'improbable chant du cormoran

Si c'est par un rêve qu'on entre en cauchemar,
Et d'un autre rêve que l'on en sort, dit-on,
Ou que nos vies soient si sensibles aux hasards,
Qu'importe alors de l'oeuvre que nous éditons ?
Le son des infinies variations, oui, peut-être...
Et nos témoignages, au jugement dernier
Des combats que nous menons aux fins de renaître,
S'accumulent en jours, comme dans un panier...
Mais s'apposent aux cris des baisers de velour,
Aux larmes de l'écrit, le sel d'embruns corbeaux,
Et d'embruns de folie pour l'océan d'amour
Qu'en plume noire ébène, abordent nos bateaux.
C'est cherchant à percer des banquises sans tain
Où les lueurs passées inversent leur image,
Que nous nous effrayons à coups durs d'un chemin,
Dont nous aurions voulu amortir le passage.
Alors, s'il faut tant et tant corps pour ressentir,
Que nos cravattes serties d'or nous font pourrir,
Comme quelques pendus que l'on greffe à la place
Des amants éperdus qu'eux seuls mêmes remplacent,
Fasse que ce dernier souffle soit opportun,
Et que ce vent se lève pareil aux matins,
Qu'il gonfle nos veines de voiles impudiques
Vers ces pieux rivages que nous savons uniques...
Si, de tous nos champs intérieurs qu'on laisse en friche,
Ne reste que germe etouffé que ronces griffent,
Nous laisserons sans peine, aux charrues du destin,
Le tracé du sillon qui se lit dans nos mains.

Mais quand l'autel dépasse
--------------------------------------Le poids des sacrifices,
Que nos poignets se massent
----------------------------------------Le long des cicatrices,
Vaines sont les bonaces
-----------------------------------Et tous les artifices
Que nos cales entassent
----------------------------------En frôlant les récifs.
Et Toi dont un seul mot
----------------------------------Dépourvu de mesure,
Ressemble à ce sanglot
-----------------------------Dont on voudrait qu'il dure,
Rassemble le troupeau
----------------------------------Des sentiments impurs,
A l'opposé des maux
-------------------------------Qui de nous sont fracture.
Célèbre les bûchers
----------------------------De mon inquisition,
Et les autodafés
-----------------------Surgis de mes questions,
Puisque tout doit brûler
----------------------------------Pour la résurrection,
Laisse-moi t'embrasser
---------------------------------De flammes de passion.

Et des cent mille feux que j'embrasais autour,
Qu'un ver veut ravageur comme on voudrait du sang,
D'onze mille verges d'Apollinaire en tours,
Oh ! Ce soir, je dresserai un camps décent.
J'absorberai des laves rouges d'effusions,
Des larves, des larmes et nos métamorphoses,
Des continents trop pleins et leurs transformations,
Et sur ma mer, les noms quel'on met au « Formose ».
Ces noms d'oiseaux qu'Homère a puisé dans le vent,
Faisant d'un corps mourant et de son galbe atroce,
Le fruit, la matière aux grands cris d'égo, et lents,
S'effriteront les schismes qui nous cherchent crosses :
Je broierai le manichéisme d'une main,
Je boierai sa sève comme on me vampirise,
M'abreuverai des pluies qui tomberont demain,
Eteindre l'incendie qui fut sous mon emprise.
Je suis l'oiseau du feu, de la terre et de l'air,
L'oiseau de l'eau, et, tour à tour, aux éléments,
Comme aux stuppeurs, un fanatique épistolaire
Pour prouver qu'en tout ça, comme en tout, elle ment !
La mante religieuse dévore son mâle !
Ne le saviez-vous point, ô pauvres ignorants ?
L'amante religieusement, aux fleurs du mal,
Savoure l'halali de, là, la lie qu'on rend...
Sur les septentrions règne un soleil nocturne,
Et sur les sept péchés se jouent des capitaux
Décapités, grimpant en lacets de cothurnes,
Sur la jambe d'argile, à chaque chapiteau
Des châteaux de cartes que nous nous construisons,
Et qu'un souffle de vent pourrait annéantir,
Quoiqu'on souffre devant nos portes de prison,
Quoiqu'on s'ouvre un instant, c'est toujours pour partir !
Mais le premier départ, il est hors de nous même,
Lorsque l'écorce tombe ou s'enlève la peau,
Une mort, ça se signe à son assassin blême,
de la lente extrusion des successions de mots.
Si l'on connait le Cygne et sa fin triomphante,
Dont le chant n'envie rien à ce Kookabura,
Qui dans son cri, d'une mélodie lancinante,
S'achève empalé d'une épine d'accacia,
D'autres volatiles, noirs, au vol sans orgueil,
Mais dont la longue apnée au profond des flots clairs,
Laisse au piètre nageur le souci des ecueils,
D'autres faux muets qui sont aussi les rois des airs,
D'autres oiseaux ont leurs notes adamantines,
D'autres Phoenix, un seul, comme un corps qu'on me rend,
Vous offre en ces vains mots, l'enveloppe intestine
Qui contint l'improbable chant du cormoran.



Compte à rebours : Il ne reste plus de texte à écrire. Voici qui clot le chapitre "Les champs intérieurs" et par la même, le troisième et dernier volet des "chants d'Ouest dominants", à savoir "Un peu plus à l'Ouest, capitaine..."
Tout est écrit. Tout est "kismet" !

Corto et Nous...

Ce texte dont le travail a pris près de 14 mois, et comporte 136 pages, fera l'objet d'un blog MSN, une fois dactylographié et protégé.

Compte à rebours : Reste 1 texte à écrire.

C'est ici !

jeudi 26 avril 2007

Que l'alter l'aide à l'interlude !

Ceci est un "hors-série". Un hommage que je rends à ma cousine dont le talent m'a crédité d'un indicible cadeau : ceci.

Le reste est bien peu de chose, quelques vers déstructurés, ce qui m'est passé par la tête, un moyen de rompre avec les logiques de compte à rebours, de reposer un doigt de pied en Cybérie, de rêver encore quelques instants. Le reste, le voici :


Pour Toi, Alix,
Jeux d'enfants...
Je vous parlerai de ces femmes belles
Comme des papiers de soi,
De ces couleurs qui se mêlent et s'emmêlent
Et qui jamais ne nous déçoient :
Des rouges criards et des bleus francs,
Les papillons de doigt quand ils vont pain sautant,
Gagner quelques croutons en toiles magnifiques,
Et quelques vers de vains écrivains qui, sots tant,
Qu'ils ne décellent pas leur étoile magique...
N'avez-vous jamais aimé
--------------------------Les rebords de fenêtres
---------------------------------------------Pour y poser le coude ?
Paume ouverte et doigts dressés
--------------------------Et l'être et le non-être
---------------------------------------------Lorsque la vie nous boude ?
Des silhouettes défient les défauts de la mémoire,
Les carreaux font des reflets comme lunettes
Que l'on porte au bout du nez, penché sur le grimoire
Qui, des beaux instants passés, récolte les recettes.
Nous aimons par moments,
---------------------------------------fabriquant nos lits-clos,
Laissons le mors aux dents
--------------------------------------d'orgueil à nos chevaux.
Oh ! Que j'aime les belles écrivaines !
Qui m'ont fait tant et tant rêver,
Celles qui, sans joie ni haine,
En mille mots,
---------------------En male-mort
-----------------------------------------Où mêlent mies
----------------------------------------------------------------L'emolluement
De tous nos maux
--------------------------en tonneaux forts,
---------------------------------------------------entammés puis
-------------------------------------------------------------------------éternuements,
Savaient me dire aimer...
Oh ! Que j'aime les belles musiciennes !
Les sculptrices divines, Camille, oh ! Ma Camille...
Et toutes celles qui deviennent
Décoratrices de mes plongeons en vrilles.
Mais à l'ombre des palettes folles,
Se faisant chapeau chinois d'une patelle obscure,
J'essaie encor, de quelques lettres molles,
De rendre à son talent la bonté des piqures.
Une touche par ci,
-------------------------une touche par là,
--------------------------------------------------et touché par ailleurs
D'un pinceau indécis,
-------------------------mais qui n'est que pour Toi,
---------------------------------------------------je t'offre mon meilleur.

vendredi 13 avril 2007

A l'ombre des volcans

A Bicyclette by Yves Montand on Grooveshark


A mon père,



Il m'en revient
---------------------Des odeurs de paille
---------------------------------------------------Séchée,
Et des chemins,
----------------------Des chaînes qui déraillent,
------------------------------------------------------------L'été,
Des bicyclettes,
----------------------Les tours de France
---------------------------------------------------De l'après-guerre,
Et puis Nonette,
------------------------Et des silences,
----------------------------------------------Et des cratères,
Et Orsonette,
-------------------Et l'incidence
---------------------------------------De la lumière,
Dans les claiettes
-------------------------Des sapins denses
----------------------------------------------------Et des clairières.
Il m'en revient Lamontgie, sa vieille maison,
Les voutes séculaires de Napoléon,
Les infinies chaleurs de la belle saison,
Le bonheur de mon père aux ombres frondaisons.
Qui n'a pas été enfant des années cinquante ?
Qui n'a jamais rêvé de la libération ?
De Coppi, Bobet ou Bartali et des pentes
De tous ces puys dont on s'échine à l'ascencion ?
De ces volcans dormants qui n'attendent qu'un signe
Pour réveiller les dures passions de l'histoire,
Et des douleurs arvernes les gestes insignes
Que le château cocu rappelle dans le soir.
L'Allier est fou à lier,
------------------------------Et tous ces promontoires,
Tant de folies alliées,
-------------------------------Et tant de tours vont choir...
Je sais de Léotoing,
----------------------------Des foudres éternelles,
Et la vipère au poing
-------------------------------Qu'on trouve aux tours de Merle,
Aux pierres de Paulhac,
----------------------------------Aux combats médiévaux,
Aux splendeurs de Torsiac,
----------------------------------------Et par champs et par vaux...
Que mon coeur à la peine de mon père aimant
Ne saurait dire à peine qu'un balbutiement,
Une plainte en mitaine de mes doigts tremblant,
Et le croque-mitaine à tous mes mots d'enfant,
Et de Margot la reine en sa prison gisant,
Et d'Usson la géhenne à ton fils héritant,
Je sais la Chaise-Dieu pour y pouvoir m'asseoir,
Et des volcans d'Auvergne une passion du noir.


Compte à rebours : Restent 2 textes à écrire. Voici qui clot le chapitre "Ailleurs" et par la même, le second volet des "chants d'Ouest dominants", à savoir "Vers d'escale"...