« Ils sont infinis tes e-mots,
dans leur berceau de silicone »,
me dit, de légers ris, cerveau,
d’un clignement de cil, icône,
celui ou celle qui, passant
à la meule de mes poèmes,
s’en retournait le cœur patient,
réitérer d’autres « je t’aime ».
J’en sais de drôles de couteaux,
à jouer le rémouleur de l’âme,
dans ces contrées où les coteaux
sont faits d’impassions qu’on affame,
quand on a homme ou qu’on a femme,
collimatés dans les viseurs,
qu’il faut garder bien fine l’âme,
et colmater du duel, les heurts...
Crrrrrrrrrrr !
Crrrrrrrrrrr !
Crrrrrrrrrrr !
Tourne moulin de mes paroles !
Clique clavier reclus des clefs
que je dispense aux barcarolles,
dans ces Venise aux pieds mouillés
d’une eau si lourde de regrets,
que les seconds couteaux subissent
le raclement de leurs passés,
le curetage de leurs vices.
L’âme de fond, l’âme de forme,
venez étinceler ma pierre,
dans vos faiblesses si énormes,
et dans vos éclats de colère,
si je suis rémouleur de l’âme,
c’est pour guérir de mes douleurs,
en soignant la blessure infâme
qui nous ôte un jour nos couleurs.