jeudi 6 août 2009

La fille d'Avril


(publié avec l'aimable autorisation de Valérie Leduc)


Sa douceur obsidienne a plus peau que vingt ans
Sur le dos d'une indienne au teint mat obsédant,
Elle est d'un mois sauvage aux averses prévues,
D'un moi l'anthropophage où s'avalent mes vues...

L'épistole est mitraille, heurts en sons syllabiques,
D'écrire ses entrailles à la pointe bic,
Mais les rythmes quiescents des tambours qu'elle inspire,
Martèlent d'impatients et de divins empires.

Et que se contorsionne un tronc autour de hanches,
Que l'encre m'impressionne en flots, en avalanche,
Des noirceurs de sa peau restent les clartés d'âme.

Et s'il n'est de drapeau pour en draper Madame,
Qui n'a pour oripeau qu'un suaire de flamme,
Que me restent ces mots pour parler de la femme !

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