lundi 10 août 2009

Le quarantième rougissant


A Toi,



Mon corps en est une prison,
ils sont étrangement présents,
et tous les barreaux de mes côtes,
forcés comme des horizons
dépassant les trois fois treize ans,
sifflent des invités plus qu'hôtes.

Ils sont l'effroi, la canicule,
mes longs hiver et puis l'été,
me possédant d'un corps spectral ;
et dans mon cœur, mes ventricules,
ils font couler comme un Léthé,
le sang mêlé d'un dieu mitral.

Et sur la lyre du sternum,
telle un rang de fourches caudines,
ils s'élancent dans l'air mutique
d'un vol transmutant la sterne Homme,
la vie quelque peu anodine,
ma bulle pas pâle hermétique...

Je subis de puissants tonnerres
dans leurs venteux émargements :
ils sont aux nerfs, l'œil du cyclone,
sortant de l'encre du tonner,
du bic auquel la marge ment,
houleux sont mes raccourcis clones.

Sous mes latitudes australes
où se lapident planisphères,
tournent les mots dans leur rondeau ;
enfin, dans un ultime râle,
laissant ce qui aplanit s'faire,
ils s'extirpent de mon rond dos.

J'ai quarante ans et des poussières
et des lueurs de flambeaux,
pour me guider sur l'océan,
où mon demain qui pousse hier,
laisse au bateau quelques flancs beaux
et mes deux mains sur ton séant.

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