jeudi 3 septembre 2009

Ô Nuit

Ô Nuit camisole, le soir
te précède en pleurant ta traine,
ton manteau brodé de brouillard
et de bruine infirme en étrennes.

Ô Nuit qui m'isole du monde,
me succèdent, blanches et noires,
tes magies obscènes, immondes,
et leurs conjoints, les cauchemars.

Et de ces époux dans la tête,
formant lieux communs à la ronde,
de quatrains qui sont en quintettes,
j'extraie des musiques d'aronde.

Ô Nuit l'écorcheuse aux dents rousses,
je rêve, insomniaque et esthète,
aux tablatures que l'on trousse
Comme un jupon sans appuie-tête...

Ô Nuit mortelle aux griffes dures,
toi qui me suit, me fout la frousse,
ce peut-il qu'en moi tu perdures,
telle la ronce et l'art en brousse ?

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