jeudi 15 octobre 2009

Remonter la Loire




Rejoindre l'Auvergne en voiture,
-------------si tant est qu'elle nous attende
----------------------Angers, puis Amboise ce soir,
--------------------------------------Nevers et Brioude tantôt.
Ça prendrait quelques jours, c'est sûr !
-----------s'il n'était enfants que l'on rende,
-----------------------on aurait tant de trucs à voir,
------------------------------sessiles sous cils : c'est si beau !
Partir en glissant des toitures,
----------------en fugue, si nonchalamment,
---------------------tel un temps : remonter la Loire,
--------------------------------et tel un cadran, les châteaux !
Il n'est pas de petite aventure
--------------qui fut faite avec mes enfants,
-----------------------ni même de p'tits « au revoir »
------------------------------lorsque l'on se dit : « à bientôt ».

J'ai aimé, tour à tour à Tours,
pour m'imaginer en Anjou,
d'où ma magie naît de détours
majeurs, d'escarboucles de joues...
J'en ai ramé des contre-sens
sous le flux de l'eau maternelle,
sous le flot la liquide essence
d'un fleuve qui m'est essentiel !


Loire !
---------Maternelle.
Je te remonte comme le fil de la vie
--------------------------------------------de ma mère
-----------------------------------------------------------morte.
Boire ?
---------L'éternel
sera bon juge, ouvrira de son paradis
---------------------------------------------les amères
----------------------------------------------------------portes !

Nos vies qui continuent ? Ce sont ses troglodytes !
Nous sommes percés de labyrinthes harmoniques.
Croyant se mettre à nu, amassant les redites,
nous sommes insidieux, ainsi Dieu nous fait nique...

On a beau se calquer sur ses jolis calcaires,
c'est elle qui nous sculpte en ses cours de naguère,
en ses affleurements, bancs de sable précaires,
que nos attouchements miment de façon vulgaire.

À moi qui me survit au bout d'un Finistère
abscons, la remonter, c'est ravaler sa morve,
sa morgue, et s'épuiser d'Elle qui puise terres,
marnes et alluvions, et l'on vient, vivants torves...

Et l'on vient contempler ses crues...
La voir comme un cheval sauvage,
se foutre de ce que l'on crût,
et s'épandre en si beaux ravages,
qu'elle n'aura que de rivage,
---------l'idée,
l'unique idée
---------------d'une île,
------------------du Nil
--------------------------et de leurs sources,
---------------------------de nos ressources,
pour être enfin soi-même, au feu de nos forêts
touffues, des abattis de nos cœurs perforés.

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