lundi 30 novembre 2009

Fantaisies








Leur siècle les fit naître ensemble,
en trois endroits non cardinaux,
quoiqu'il en soit ou qu'il en semble
des nombres qu'on dit ordinaux,
d'un premier, second, d'un troisième,
faut-il échoir à la personne
un rang d'oignon lacrymogène ?
Liszt et Chopin et Mendelssohn.

Sur la fratrie des grands génies
qui ont peuplé l'humanité
de tant d'accords et d'harmonies
faut-il songer aux vanités ?
De ces jumeaux de Jupiter,
faut-il cacher la cuisse où sonne
un voile, et qu'une jupe y terre ?
Liszt et Chopin et Mendelssohn.

J'ai parfois pensé le piano
sans l'avoir jamais pratiqué,
sur un visage et des yeux clos
récitant de Si de La, clefs
de Sol aux phrasés étriqués,
un de mes vers qui sonne "automne",
Beethove et son laps surdité...
Liszt et Chopin et Mendelssohn.

La beauté s'écrit, se compose
sur les claviers de nos regards,
comme novembre décompose
les lettres des nouvelles gares...
Et les notes qui les épèlent
comme un fruit dont la chair étonne,
nous laisse penser la vie belle :
Liszt et Chopin et Mendelssohn.

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