lundi 7 décembre 2009

Le Maître-mots




A Francis Dufourcq-Lagelouse, Maître calligraphe,


Si tant est que tant parlent de leurs maux,
qu'oubli de poste est un timbre à leur voix,
au pied de lettre abattu tel ormeau,
je sais des encres qu'un mollusque voit.

Je sais un graphisme aux rondeurs de peau,
et l'art sans Cauchon gâchant son bûcher
d'une autre flamme dont les oripeaux
sont oriflammes pleins et déli-és.

Je sais mettre mots et le maître-mots,
courbant l'échine sous une encre noire,
je le sais géant, graphes anormaux,
épuisant le Nil de son écritoire.

Dans le geste juste et son tournemain,
crissements de plume – oh ! l'oiseau s'envole –
je sais de ses « L » sur le parchemin,
les contours des vies qu'à tord l'on frivole...

S'il était écrit qu'il fut mon parrain,
et que mon chemin fut enluminé
de quelques onciales au tain de l'airain,
il est le miroir de l'illuminé.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

tes mots m'arrachent des larmes qui coulent sur toi,homme de l'art, homme dont la sensibilité envahie mon âme. valérie

Anonyme a dit…

Encore un petit chef d'œuvre ce texte, Cousin…
Sublime !!!!

Biz
bambou