mardi 2 mars 2010

Les emplumés





J'ai mal à l'apprise femelle
peuplant les romans de Flaubert,
et son mirage qui m'emmêle
dans l'en-dedans de ses flots verts.

Que de filets et de rétiaires
pour ces vindictes gladiatrices !
Quand tout nous colorait hier,
on se blanchit pour une actrice...

Ah ? suis-je dur ou pleurnichard ?
pour la mémoire d'un nichon ?
Non ! je ne sais ni vieux ni chiard
– ni nous qui dans un cœur nichons.

Je ne sais que cette chanson
qu'on reformule à l'infini,
depuis que l'ancien échanson
noyait de vin l'amour fini,

depuis Rutebeuf et Villon
qui curetaient le fond de l'âme
comme de bons écouvillons,
par le vers tranchant de la lame.

Puisque la poésie n'est pas
le chant d'un amour éperdu,
mais un ballet de petits pas
qui poussière ont souvent mordu,

retenez les orages secs,
les coups de trique au désespoir
et les platitudes du sexe,
lorsque la tripe est au pressoir,

et qu'il en sort un jus poisseux
comme un goudron dont on s'emplume,
afin que les lecteurs soient ceux
qui se délectent de nos plumes.

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