lundi 13 septembre 2010

Chuvisco de Ouro



I

La force se situe dans le cœur d'un triangle,
entre angoisse qui tue, assurance perverse
et fierté pour les peines d'orgueil, et qui sanglent
aussi bien que ces chaînes dont on fit commerce.

Le grand éléphant blanc – posté sur ses défenses –
ne sait qu'en dédoublant tout être de toute âme,
on surpasse le poids du soufre et des offenses,
et des corps un emploi les fourbissant en lames.

Si lourdes sont de sens les lignes d'un visage,
tant emplies de puissance et de troublants contrastes,
qu'on ne les croit venues que de cet héritage,
alors que leurs vœux nus sont ceux d'un Zoroastre...


II

Les lutteurs d'Ousmane Sow, debouts et scarifiés,
comme deux gouttes d'eau qu'ils sont aux capoeiristes,
chantent l'immémorial des peuples sacrifiés
au grand vice impérial du verbe esclavagiste.

Ils dansent de combats pour la fraternité,
l'égalité des droits malgré nos différences,
et ce depuis bientôt plus d'une éternité :
si l'arche est un bateau, que dire d'une alliance ?

Et pourtant un regard suffit à l'exprimer :
l'instant sans crier gare où l'œil a vu Caïn,
Abel et compagnie d'une main comprimés,
quoique les compas nient en vains manichéens.


III

C'est en rupture !
Ce qui est en rupture est grand.
Horizon...
Thal...
Les vers t'y calent
en t'intégrant !
L'ombre... l'épure
et la sculpture
vont rugissant
comme un grand lion mature au mufle mugissant.

Nos vies sont pétries comme notre image,
de replis que l'on trie, de plaies et d'accidents,
d'un grand Rastafari mais de petits rois mages,
et quoique l'enfant rit, nous nous sentons prudents.

Mais reste sur la gorge un triangle de nerfs
où la force se forge à l'enclume réelle
de nos acquis passés, au marteau du tonnerre
qu'un présent frappe assez, qu'un futur nous cisèle.

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