dimanche 30 octobre 2011

Impressions manchoises

C'est tel un point brandi, le bras grêlé d'estuaires,
par une maladie d'évidence océane
que la Manche retrousse un rictus qu'hélas tuèrent
les marées que repousse une onde qui s'ahane.

Mes versets singuliers dans ce pays liquide
ont l'aspect régulier des havres grimaçants,
et l'humble densité d'un salin air languide
endormant ses cités dans un rythme quiescent.

La hanche dénudée des plages cotentines,
quand Dieu se dénue dés et que tout est écrit,
se recouvre d'un drap – jet sur l'adultérine –
d'écume où s'éprendra de la fée le proscrit.

Entre-temps, suspendu par le balancement
des eaux, le dépendu de ses fourches caudines
pourra, patibulaire, espérer comme on ment,
brasser l'heur, brasser l'air, vivre un peu comme on dîne...

Puisque nos vies sont vouées à une mise en bière,
mais avant à dévouer nos deux poings à des rings,
battons-nous et tremblons que demain soit hier,
mais pour l'or du houx blond de nos enfants vikings.

Et la Manche se fait sans mendier pour autant,
et quelque étrange effet vient saluer son affront,
d'est en ouest en marais, et depuis quarante ans,
le soleil par ses rais, inonde notre front.

Là, les baies font des « V » – serpentins ostensoirs –
oubliant qu'on devait, lorsque s'en va la fougue,
à Prévert et Gourmont faire aumône d'un soir,
aux poètes gnomons donner Saint-Vaast-la-hougue...

Par ailleurs on sommeille : ici quelque port baille !
Dans sa teinte vermeille, il brille par l'absence.
Si la normande en glaise se dit « Lullaby »,
l'océan, vous en plaise, absorbe notre essence.

A la face du ciel et du grand Erebus,
dans leur reflet partiel, telle un lac haut en teint,
telle l'âme à tiroirs où l'homme est un rébus,
la mer est un miroir avec la côte en tain.

mardi 25 octobre 2011

Aphorisme à Elle (en attendant Israël...)


"L'amour, c'est comme la sélection naturelle de Darwin : ne dure que ce qui répond à l'exigence du milieu, ne résiste que ce qui a vocation de vie."

Michel P

dimanche 16 octobre 2011

L'ultime atome

Si les mots sont bannis de ce dont brille amant,
les miens sont l'avanie de ta pulpe d'émoi :
braises de bouche bée balbutiées brillamment,
un bel âtre absorbé par les cendres des mois.

S'il est feu sous ton toît et de nous synergie,
alors reproche-moi mon air d'enfant choyé,
peu m'importe l'esbrouffe où se perd l'énergie,
s'il me reste un seul souffle, il est à ton foyer !

J'ai reçu mon portrait sans le moindre éclectisme,
tel un faux Dorian Gray qu'en sosie je déçois,
ces mots - caricature - ont forgé mon mutisme,
tant la moindre rature est un refus de soi.

D'une gomme arabique à ma main l'estropiée
(la pression sur un bic nommé "simulation",
dont la griffe latente arrachait le papier),
j'ai pressé la détente avec délectation.

Caressant de ma plume un espoir juvénile,
la rivière en enclume à ton col exulta !
clavicule fluette, âme verte d'une île,
j'ébréchais mon squelette à des ailes delta.

Des oiseaux hérités - pages, rouge entonnoir -
j'ai la gorge irritée qui me dit "secours les !"
car pour toi je picole atone au siphon noir
l'encre molle où l'on colle une coquille ourlée.

J'envoie valser les temps qu'on accorde à la gym'
de ta vigie guettant tes actions à souscrire,
si singeries bouffons qu'on nous mette au régime
l'ultime atome où fond la matière à t'écrire.

dimanche 9 octobre 2011

Twins

(Mount Saint Michael - Cornwall)


When the sea let us on the shore like a poor shell
While the moon fights the day for emportin' the tide,
Front to front, Mount Saint Michael and Mont Saint Michel
are the two points of entrance in the britonside  !