lundi 26 mars 2012

Solidaphorisme

"Comme l'Homme est un être social, le Bonheur est un fait social, et les sociétés qui l'effleurent sont celles qui tendent vers l'égalité et nivellent les disparités tout en sachant les préserver."

Michel P

Sociaphorisme

"Il serait temps que les minorités nanties comprennent que leur malheur s'accroît à mesure des richesses qu'elles accumulent, au détriment des majorités qu'elles craignent, toujours plus grandes, plus miséreuses et plus envieuses."

Michel P

samedi 24 mars 2012

Psychaphorisme

"Un monde manquant de folie douce laisse place à la folie dure."

Michel P

Somnaphorisme

"Vous coucher le soir sert à rêver le monde comme vous auriez voulu l'imaginer la veille en faisant la même chose."

Michel P

jeudi 22 mars 2012

Sangatte


Republication d'un vieux texte écrit en 2005 (le premier de ma réécriture) et qui correspond bien à mon état d'esprit du moment...

Simon & Garfunkel!!s by Sound of Silence on Grooveshark

Vous et moi, nous sommes des réfugiés.
Réfugiés de nos envies et de nos peurs,
Réfugiés des revers et des rancœurs,
Nos Sangatte à nous sont nos oreillers.

Tant de passerelles vers le sommeil
Et de ferries vers notre vie rêvée,
A peine clandestins mais passagers,
Nos Sangatte à nous sont à tous pareils...

Il y a des frontières sans oppresseurs
Et une hélice au pays des merveilles
Qui nous mène en bateau comme au soleil,
Nos Sangatte à nous, d'espoir ont lueur.

Vous et moi, nous sommes des réfugiés.
Aux confins des territoires du cœur,
Nous partageons, mes frères et mes sœurs,
Sangatte sans cesse recommencé.

dimanche 18 mars 2012

Aphorisme du jour

"Le fait d'être seuls nous permet d'être libres, mais le fait d'être libre n'implique pas d'être seul."

Michel P

dimanche 11 mars 2012

Oustachis

In The Deathcar by Goran Bregovic on Grooveshark


Pour se payer des clopes
il faut vendre sa poésie agrafée sur du papier de pattes de mouche
tip-tip-typographiée
par « La Petite » - cadeau de Noël oublié par sa sœur aussi petite...
et cric-crac-reliée par un porte-clefs qu'une chaîne
- écart-type aux graphiques -
attache à son agrafeuse-gadget
pour faire un recueil de flops
avec des mots sortis du sourire emplumé de la bouche
miss-miss-miss-mystifiée
par les baisers que l'on jette
en cédant pour dix bals son œuvre poétique
qui n'est rien qu'un roseau qu'un post-ado' déchaîne.
Pour pouvoir s'enfumer
il faut se rendre au Luxembourg
(au Jardin, pas au paradis fécal de la « cabane au fond »
qui est la honte indénoncée de l'Union Européenne)
et quitter la petite couronne
afin de s'en poser une moyenne sur l'épithète
en pénétrant l'intra-muros
comme une aiguille de seringue, ah !
(dans la candeur insoupçonnée de son tropisme cruciforme)
sans s'imaginer que la fleur du fusil où l'on aiguise son rasoir
coupera les ailes des anges pisciformes
des vœux exocets dans mes calembours
de mes soupirs où ma muse y cause au plus profond
de mes proches au fait ou de mes roches tarpéiennes
au fond du sceau de ma daronne
la trace des forceps imprimée sur la tête
comme deux cornes de rhinocéros
la beauté par les vers est mue d'un cocon d'illusoire
elle affleure au seringa
dans des vers parfumés.

A Paris.

J'écrasai le paquet de Philip marrons entre la paume et quatre doigts
la dernière offrait ses fragrances opiacées au quai de mon attente.
La gare de Maisons-Alfort est un plongeoir vers le grand-bain parisien.
L'omnibus arrive
– Omnibus comme Omniscient ou Omnichiant quand on le prend tous les matins –
l'Homme nie l'autre rive...
L'autre rive c'est

Paris.

Les portes se sont ouvertes et je suis monté
le wagon sentait la cendre
comme à Auschwitz ou Birkenaü
ou aux ghettos de Varso-Craco-non-vie
les sièges étaient normalement éventrés
ils donnaient l'envie de descendre
mais le train nous menait là-haut
dans la ville-lumière aux lumières où l'on vit.

Paris.

Affligé contre un coin de carreau que j'embuais
je ne pus longtemps ignorer l'étrange mélodrame qui s'imposait :
dans les méandres val-de-marniens conduisant
outre le confluent
aux souterrains de la gare de Lyon
l'esclandre s'enflait en l'espace ainsi que l'eut fait un Pygmalion

Presque Paris...

Une équipée de jeunes blacks encerclait un petit bonhomme...
Le wagon chassait le dragon depuis Saint Georges et sa Villeneuve...
L'accent provocateur était celui tant imitable de la banlieue.
Les garçons gesticulaient et les filles attisaient la véhémence
ils étaient nombreux
et je ne comprenais pas pourquoi ils s'en prenaient à ce petit homme
qui taiseux laissait passer l'orage et le tonnerre
sans induire un moindre indice de colère.
Nous n'étions pas à Sarcelle ni même à La Courneuve
nous n'étions nulle part ni même en aucun lieu
pas au Darfour ni même en Casamance
ils étaient nombreux.

Paris, Gare de Lyon...

Je vais pour m'interposer entre l'équipe et ce petit homme
- l'agression que je ne comprends pas me paraît inique -
je m'approche des belligérants au moment où s'ouvrent les portes.

Emir Kusturica

Enki Bilal

Goran Bregovic

Des artistes qui m'inspirent
Je pourrais citer aussi les poètes...
Mais là
Je trouvais que ce petit homme avait un côté balkanique

Break

Lorsque les portes se sont ouvertes
et que je m'interposai pour revendre un peu
de notre tolérance inepte
et de notre droit français

Il a sorti un « coupe-chou »
un sabre

Je restai figé

un rasoir de quinze centimètres de lame
puis bondissant hors du wagon
il se mit à poursuivre dans les escalators
- qui a raison, qui a tort -
celui qui durant le voyage l'insultait
pour le saigner ou pour le tuer ?
Certains humains ont l'art et les cochons à satiété.

Je ne sais quel profil glabre
ni quelle anti-maîtresse de l'âme
eut pu placer hors de ses gonds
celui qui porte la mort sûre.

Figé
je vis la haine se précipiter
et l'arrogance déguerpir
je vis ce que subodoré
de la violence inscrite dans les gènes
de la Yougoslavie subordonnée
à ses massacres indigènes
ses sacrifices indigents.

Ô peuples de la Guerre
Ô peuple afghan
Ô peuple des Balkans
Ô boxeurs de Thaïlande et du Viet-Nam
Ô lutteurs éternels
Ô rochers de la pointe du Raz et du Vorlenn
Laissez au passé l'incarnation de son horreur
Les yeux dans les bocaux qui hantaient Pavelic
Le formol et le faire Mal aparte
puisque tout est « Kaputt »
laissez l'âme au sandwich
et la chair aux jeunes filles en fleur.

Ouaté notre monde.
Doigté notre immonde.
Et soudain la mémoire en moi de cette violence
de ce qui ressemble au monstre de Srebrenica
- plus jamais ça –
aux oustachis qui préparèrent l'épuration ethnique
aux massacres de Vrgin-Most
- plus ou moins vierges –
à notre égalité devant l'horreur
au peuple allemand qui n'est pas moins non-coupable
que le peuple français
que le peuple croate
que le peuple serbe
ni que le peuple turc.

Je n'ai jamais su si le petit homme saigna le grand black qu'il poursuivit dans les escalators
mais j'ai su qu'il ne fallait plus se fier aux apparences.

J'ai compris que l'on était peu de chose au regard de la brutalité du mouvement du monde.
J'ai compris qu'il fallait observer.
Et protéger ceux que l'on aime.

lundi 5 mars 2012

A Dame en tain




Miss, à vous parler vrai, mon état d'âme est triste,
si tant est que givré, j'ai surmonté cristaux,
et que j'ai balancé chapelets d'antéchrists
sous l’appât cadencé d'une perle entrée tôt.

Sur la rivière, épure où sont les arrondis
de ce reptile impur que les arts ont forgé
et qui vous sert de corps comme écrin pour rubis,
j'ai serti mon décor en d'amandes dragées :

J'ai cherché l'émeraude et les aigues-marines
dans les mues où je rode et les reflets d'iris,
chez la muse assouvie que mon cœur amarine.

Chez la serpente envie – belle-soeur d'Apophis –
je devine instamment ce qui me crie, hagard :
ce précieux qui nous ment mais dont on boit le regard.