vendredi 23 novembre 2012

Espace

Under Ice by Kate Bush on Grooveshark



J'ai longtemps réfléchi les courbes de l'Espace,
je m'étais fait miroir pour quelque catharsis...
Mon image infléchie, j'étais palais des glaces !
Et sans jamais me voir, j'étais pourtant Narcisse.

J'exposais aux vertus de mes limbes opaques
quelques œufs fécondés par l'angoisse et la gène,
comme un grain que l'ondée fait germer d'un impact,
confetti qu'en fait tuent les grêlons de la Haine.

A défaut d'être un Homme – humble fœtus de paille –
j'aggravai cette eau-forte où nos pertes sont mues
par la roue – mélanome solaire – en ripaille
insensée : que ça sorte, assourdisse un SAMU !

Des pin-pons des pompons et des ponts illusoires,
j'ai vidé la réserve et les outrecuidances,
les humeurs en conserve et les pleurs d'arrosoir,
les petits patapons dépités en cadence.

J'ai distordu l'Espace en fonction de leur Temps,
chwingommé toute trace aux talons d'escarpins
qu'escaladés, je crus libérés un instant,
des bas de laine écrue décrochés d'un sapin...

Noël, Noël, gelées, que d'effrois enguirlandent
les passions surgelées que les ondes réchauffent,
les vastes étendues de mes plaines d'Irlande,
les yeux verts éperdus qui me sont sains et saufs.

Je suis Nomade et fier, vagabond richissime,
mon cœur est un chamois à l'âme adamantine ;
la misère est altière et l'Ego m'est la cime,
mon trésor est en moi qui confine à l'intime.

jeudi 1 novembre 2012

Le Mahatma (republication d'un texte de novembre 2005)

GANDHI by R. Chankar -G. Fenton on Grooveshark



Gandhi !
De ton seul nom l'on sort grandi !
Et la grande âme s'épanouit,
A leur grand dam, à ces bandits...
Gandhi !
Faut-il que l'on saigne pour son pays ?
Faut-il que l'enseigne de paix ici,
Soit celle des passions et des cris ?

Petit avocaillon de New Delhi,
Tu t'en fus goûter le sel amer,
Dans ta jeunesse sans souci,
De l'apartheid Afrikaner.
Pour ton cœur ce fut l'ordalie,
Si loin de tes indiennes terres,
Avant que l'empire ne rapatrie,
Celui qui déjà le faisait taire !
Tu prêchais comme Jésus Christ,
La joue tendue mais l'âme fière,
Pour opposer à leur folie,
La valeur d'un corps volontaire !
Aux charges des cavaleries,
Ils se couchaient le ventre à terre,
Comme autant de rochers unis
Et d'infranchissables barrières...

Gandhi !
De ton seul nom l'on sort grandi !
Et la grande âme s'épanouit,
A leur grand dam, à ces bandits...
Gandhi !
Faut-il que l'on saigne pour son pays ?
Faut-il que l'enseigne de paix ici,
Soit celle des passions et des cris ?

Tu t'en fus courir les prairies,
Et de ton peuple la misère,
Sans te soucier de faire tri,
Des confessions de tous ces frères.
Tu combattais la vilenie,
De l'intouchable étais le père,
Dans ton costume démuni,
Loin de ces castes délétères.
Tu fis fruit de philosophie,
La non-violence et son mystère,
Et ta sagesse à l'infini,
Et ces masses comme la mer !
Nous marcherons au sel aussi !
Nous marcherons aux ciels enfers !
Puisque avant l'aube il y a la nuit,
Gandhi nous montre la lumière !

Gandhi !
De ton seul nom l'on sort grandi !
Et la grande âme s'épanouit,
A leur grand dam, à ces bandits...
Gandhi !
Faut-il que l'on saigne pour son pays ?
Faut-il que l'enseigne de paix ici,
Soit celle des passions et des cris ?

Car Amritsar nous a puni !
Mille six cent cinquante vipères !
Balles crachées par les fusils !
Sur mille cinq dix neuf terres !
Sur mille cinq cent dix neuf vies !
Sur des enfants, pères et mères,
Au peuple sikh qui a péri,
Des ombres de notre Angleterre !
Alors tes jeûnes m'ont repris !
Tes sacrifices salutaires !
Tes heures-prisons m'ont appris,
Ce qu'il faut garder des colères.
Et malgré toutes perfidies,
Jusqu'à ce brahmane incendiaire,
Celui que j'étrangle en mes nuits,
Ta mort n'est jamais qu'éphémère !

Gandhi !
De ton seul nom l'on sort grandi !
Et la grande âme s'épanouit,
A leur grand dam, à ces bandits...
Gandhi !
Héros des peuples insoumis !
Et des orphelins qui errent dans la pluie !
Et Madras ! Et Calcutta ! Et New Delhi...