vendredi 1 février 2013

En quête de Grall - republication d'un texte du premier semestre 2006



Une gueule à vous faire croire aux êtres étranges,
Un prénom pris comme une poignée de Xavier,
Sir Grall est un trésor posé parmi les anges,
Dont les traits de plume sont à jamais encrés.

Avez-vous déjà respiré le jaune ajonc ?
La callune de miel et sa sœur la bruyère ?
Fait le tour du vieux lac et de ses environs,
Par les chemins de l’enfer et par les tourbières ?

C’est là que je cherche aux sentes granitiques,
Qui, de Brasparts en Botmeur, presque infiniment,
De Botzullan au Huelgoat, serpentent magiques,
Comme la cursive empreinte de ce géant.

C’est d’un Christ écorché sur un breton calvaire
Que je viens vous parler comme d’un ex-voto,
Des paroles de paix, de ses folies guerrières,
Et de l’Aven Belon qui coulait de ses os.

Car Xavier était à lui seul un Finistère,
Authentique et bâti de ses extrémités,
De paroles offertes telles des prières,
A l’orgueil écrasé de nos chevaux couchés.

Et des vertes semonces de verve assassine,
Que tu semais, embruns, deux muguets à nos cous,
De tous ces derniers Mai, sous des fourches caudines,
Il nous reste le met de tes mots à nos goûts.

Et de ta sone, automne à tous les peuples sourds,
L’écho qui dé-résonne comme un peuple muet,
Reste cet inconnu qui me dévore autour,
Du grand feu dévolu aux gerbes de tes blés.

Moissonnez ! Les champs sémantiques de Xavier,
Cueillez ! Cueillez ! Ses fleurs du bien, ses fruits du mal,
Il y a des quêtes inquiètes à mener,
Aux pages qu’on feuillette au nom d’un sacré Grall.

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