lundi 8 avril 2013

Le chant de Béa triste

Piano Trio No. 2 in E flat major, D. 929 (Op. 100): Andante con moto by Schubert on Grooveshark




En Dante, andante,
En Dante, andante...
C'est la chanson de Béa triste,
Sa mélopée si fascinante,
Qu'aucun ténor ni camériste
Ne criblerait d'eau lancinante,
De larm(es) aux ondes terroristes
Brisant les bras des fainéantes
Que tes sculptur(es) – cher Evariste –
jonchèr(ent) de Vénus enivrantes.

En Dante, andante,
En Dante, andante...
Puisque l'amour – cet antéchrist –
Fit de ton Paradis l'Enfer,
Rappelle-toi des intégristes
Et de leur purgatoire en fer.
Rappelle-toi La Béa triste
Qu'il n'est de cage où l'on s'enferre
Sans fendre l'air d'un trait d'artiste
Ni de la flèche où l'on diffère.

En Dante,
j'ai les sons
des surprises
et des cris,
L'édentée
déraison
des sûr(es) crises
qu'on écrit,
Puis ainsi l'oraison des splendeurs éperdues
Tend la toile horizon de nos mondes perdus ;
Béa triste où es-tu ? Toi mon reflet d'argent
Dans le doux vitriol de mon sang détergent ?
J'ai tes chants – Béa Triste – imprégnés dans mes nerfs
Et ta corde vocale épandue dans l'éther.

En Dante, andante,
En Dante, andante...
J'ai dans les chants d'Alighieri,
De Notre-Dame à la Licorne
L'écho lilas, l'écholalie,
Et de ces pages qu'on écorne,
L'irrésistible poésie
d'où rejaillit l'objet dont s'orne
– heureux joyau de l'hérésie –
D'incarnat ton Amour sans bornes.




En Dante, andante,
En Dante, andante...
Point n'est Divine Comédie
A tous ces cœurs foulés du pied,
Que ces cochons qui s'en dédient
Dans un foutoir qui peu me sied ;
De belle Béa triste on dit
Qu'ondine elle s'est tuméfiée
Au creux d'un fleuve qui blondit
De blés aux graines émaciées.

En Dante,
j'ai les sons
des surprises
et des cris,
L'édentée
déraison
des sûr(es) crises
qu'on écrit,
Puis ainsi l'oraison des splendeurs éperdues
Tend la toile horizon de nos mondes perdus ;
Béa triste où es-tu ? Toi mon reflet d'argent
Dans le doux vitriol de mon sang détergent ?
J'ai tes chants – Béa Triste – imprégnés dans mes nerfs
Et ta corde vocale épandue dans l'éther.

3 commentaires:

Babel a dit…

Superbe !
Je me demande ce que donnerait une musique arabo-andalouse sur ces mots.. une osmose détonante sûrement !

Michel P a dit…

Merci Babel. Cela commençait à faire un peu de temps qu'on ne m'avait laissé un commentaire sur mon blog ; on est bien loin de la Cybérie... Quant à la musique arabo-andalouse, j'aimerais bien entendre, également. C'est d'ailleurs - sans secret de Polichinelle - l'objet de la chose.

Babel a dit…

Oui, la Cybérie est bien loin et surtout oublieuse.. sauf quelques rares exceptions qui ont résisté au temps et qui n'oublient rien !