mercredi 3 avril 2013

L'hiver indien




A Olivier et ses enfants,


Mercure est le dieu du thermomètre
et la couleur des ciels d'hiver
qui portent comme un endomètre
les clones que leur jupe itère
et que leurs œufs divers
– blancs-seings n'ayant trouvé le moindre maître –
chantent à tue-tête en quête d'un quelconque ictère.
A l'antipode des Grenadines
feux-mes sous-venir passent à l'orange – INA –
et si tant est que qui dort dîne
j'ai sous la cathédrale un peu de ses lolos, Gina !
Notre-Dame a retrouvé du Villedieu-les-poêles à gratter
lorsQUE sonnent les mÂtines
et Mercure – dieu du froid avec des semelles de vent d'est à mâter –
aux chromes astiqués par le gel à pierre fendre
chante du « Roman » de Rimbaud les « cavatines »
et des bassins vide du Luco et de la fontaine Saint-Michel
les dragons de glaces à pourfendre
et les hydres de learn en crab shell.
Le ciel est gris-bleu comme des yeux.
Les cieux sont bleu-gris comme l'acier.
Les pyramides de verre se mêlent à leurs armatures
aux nuages enivrant
à l'éther émacié
par nos archi-textures
et par un printemps navrant
qui tarde à éclore abrupt
des pentes neigeuses d'un hiver sans fin
d'un hiver de brute
d'un hiver indien.
Or ce froid sibérien
m'entraîne par l'engourdie main :
je me souviens de tous les chemins
je suis comme au bout du monde en mon quartier latin
aux pôles magnifiés de mes contrées
aux croisées de mes rues incessamment re-rencontrées ;
La rue Sainte-Geneviève fend le rocher de sa colline
de sa féminité frigide,
tandis que la Mouffe câline
de Paris les érections rigides.
C'est l'hiver indien sous une peau de bête
comme dans « La dernière chasse » de Sam Peckinpah
Paris-l'artiste, congelé dans une peau de Barbizon !
Finalement, les vers d'Elisabeth
décrivent les sautillants pas
des jeunes femmes aux jambes en biseau ;
là je vois des bas gris, des bas bleus
des bas aux Pâques
des bas houleux
tandis que le gel attaque
la Seine qui ondule
et dont les bateaux mouchent
la Cathédrale et son pendule
l'oscillation, les passants louches.
Serais-je « Michel Bizot » ?
La Seine m'apporte – dorée – l'hostie d'où nous nous contredisons...
La monnaie de Paris se frappe d'une société qui tourne en rond.
Rive gauche, Paris est bousculée par les affaires.
La rue Saint-Louis-en-l'Isle est décorée comme un sapin de Noël.
Qui sait encor qu'en son cœur tant ont souffert ?
Des crues de 1910.
J'ai cru ces catharsis.
Rive droite, Paris n'est finalement plus qu'un Sahel.
Pourtant, toute importance prend naissance Place de Grève
entre les racines de la mandragore
et toute sénescence se nourrit de rêves
tandis que d'autres crient encore.
Les promeneurs du pont des arts ne dessinent plus :
ils fument.
Les ronds dans l'eau de l'air des cigarettes
si tant est que la ciguë s'arrête
ne riment plus :
ils se hument.
Et débarquant dans le treizième élément,
Futuropolis échevelée,
j'ai détricoté des bas de laine
sur mes itinéraires d'emblée si véhéments
de mon ami, de ses minots élevés
– un, deux, trois – dont la Belle Hélène
Paris n'a de passé que le reflet du sourire de ses beautés
Paris n'a d'avenir que les amours de ces Vénus
Paris n'a de présent que leur cadeau d'être émiettées
Paris n'était finalement rien d'autre que je n'eusse.

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