dimanche 21 juillet 2013
Alouettes
Notre beauté, si tant qu'on l'ait,
est un miroir aux alouettes,
le tain crémeux du bain de lait
est un miroir aux alouettes,
car notre jeunesse éphémère
est un miroir aux alouettes
et la plume où les mots s'aimèrent
orne le chant des alouettes.
Petite plume au sillon gras
que l'on arrache à l'oisillon,
ton crissement siffle aux ingrats
les clins d’œil dont nous sourcillons ;
puisqu'il n'est point de croassements
aux alouettes que l'on leurre,
ni plus qu'aux corbeaux croisements
de mots postés bien avant l'heure,
je m'interroge sur l'égo
qui conduit à s'illusionner
dans cet étrange jeu de Go
qu'Apollinaire eut bien zoné.
Notre salaire usurpateur
est un miroir aux alouettes
et ses reflets perturbateurs
sont avalés par la luette !
Comme serments pris en couleuvre
à la lueur d'une allumette,
nous ne voyons que du coup l'oeuvre
ainsi que l'eut Sydney Lumet.
Partout se dresse aux gens perdus
une colline où crient les mouettes,
mais de leurs voeux tant éperdus
n'est qu'un miroir aux alouettes.
jeudi 18 juillet 2013
La mauvaise société
Je ne vous parlerai pas de ces crinolines
qui peuplaient le roman, ni des dentelles poisseuses,
collant dix-sept aimants lorsque j'écris nos lignes,
que finit par leurrer mon encre bien crasseuse ;
mais je vais vous narrer en quelques vers imbus,
les portraits de famille, odieux à satiété,
dont cet enfer fourmille, assignant aux rebus
d'appliquer un arrêt aux bonnes sociétés.
Ils sont les vrais démons des pires cauchemars,
les forçats évadés des creux de notre esprit ;
estampillés sermons, ma plume calamar
en tentacule aidé vous écrit : "Saint-Ex', PRIE !"
Celui-ci, ruisselant du mal dont il regorge,
offre sa chair putride aux regards écœurés,
son lignage apatride aux voix dont il rend gorge,
est l'écho cuistre et lent de mœurs dégénérées.
Elle, à côté, n'a plus pour blancheur décadente,
que quelques dents cariées dans un théâtre obscur ;
et sa pulpe avariée n'a de goût que pour Dante,
qu'en faire où que déplût tout son Spleen insécure...
Dans sa fange éthylique éructe le troisième ;
ses folies sont à l'aune où s'ancrent ses humeurs :
soudainement, l'atone éruption d’emphysème
emplit - syphilitique - le poumon dont il meure.
La cadette est assise avec ce dont elle use,
peut importe qu'on vit son visage ou ses yeux,
elle accueille les vits dont son cul fait excuse,
et s'égaie la cerise en de longs qui-mieux-mieux.
Vient enfin le dernier dont le signe est COLÈRE,
ouragan sulfureux aux volutes violentes
qui, rendant malheureux ses victimes solaires,
est un fol éborgné dans sa rage insolente.
Ce sont eux les cinq doigts de la Mano Negra,
cinq associés du diable en sa dextre imagée,
et chacun d'eux m'est fiable autant qu'aucun n'est gras :
les splendeurs de l'effroi sont les reflets que j'ai.
qui peuplaient le roman, ni des dentelles poisseuses,
collant dix-sept aimants lorsque j'écris nos lignes,
que finit par leurrer mon encre bien crasseuse ;
mais je vais vous narrer en quelques vers imbus,
les portraits de famille, odieux à satiété,
dont cet enfer fourmille, assignant aux rebus
d'appliquer un arrêt aux bonnes sociétés.
Ils sont les vrais démons des pires cauchemars,
les forçats évadés des creux de notre esprit ;
estampillés sermons, ma plume calamar
en tentacule aidé vous écrit : "Saint-Ex', PRIE !"
Celui-ci, ruisselant du mal dont il regorge,
offre sa chair putride aux regards écœurés,
son lignage apatride aux voix dont il rend gorge,
est l'écho cuistre et lent de mœurs dégénérées.
Elle, à côté, n'a plus pour blancheur décadente,
que quelques dents cariées dans un théâtre obscur ;
et sa pulpe avariée n'a de goût que pour Dante,
qu'en faire où que déplût tout son Spleen insécure...
Dans sa fange éthylique éructe le troisième ;
ses folies sont à l'aune où s'ancrent ses humeurs :
soudainement, l'atone éruption d’emphysème
emplit - syphilitique - le poumon dont il meure.
La cadette est assise avec ce dont elle use,
peut importe qu'on vit son visage ou ses yeux,
elle accueille les vits dont son cul fait excuse,
et s'égaie la cerise en de longs qui-mieux-mieux.
Vient enfin le dernier dont le signe est COLÈRE,
ouragan sulfureux aux volutes violentes
qui, rendant malheureux ses victimes solaires,
est un fol éborgné dans sa rage insolente.
Ce sont eux les cinq doigts de la Mano Negra,
cinq associés du diable en sa dextre imagée,
et chacun d'eux m'est fiable autant qu'aucun n'est gras :
les splendeurs de l'effroi sont les reflets que j'ai.
dimanche 14 juillet 2013
Aphorisme russo-littéraire
Reprenant ma lecture des ouvrages de
Tolstoï
Tolstoï
je repense ironiquement à ceux qui
les considéraient guère épais...
vendredi 12 juillet 2013
Auprès d'aimable onde
C'est auprès d'aimable onde et m'écoulant sur la terre,
enseveli sous plomb de l'éther délétère
où mes yeux ont vomi d'authentiques vipères
au corps céruléen, que de bleu je vis pers !
De deux Capulet, un Montaigu : Rome est haut.
C'est de ce rêve omis - Ophélie que drape eau -
dont repaissent les mots sur la risée des vers :
les ruisseaux que l'on nomme au passé sont pervers.
S'unissant pour le pire en vindictes rivières,
ils bâtissent l'empire où flottantes civières
voguent tout imbibées de papiers sans épreuves,
bouteilles à la mer des longs romans-fleuves.
Ils sont le verbe amer des rapports inhumains,
les courants inhibés par les gestes de main,
ils sont oh, si sociaux, saucissonnés d'humeurs,
que s'y noient les patios des amours qui se meurent.
Ils sont aussi le fiel et l'écume de Dante,
les flots fluant du miel aux baisers qui les hantent ;
ils vont du purgatoire à l'enfer par mes doigts :
j'ai beau freiner leur flux, l'encre fait ce que doit !
Tant de livres neufs lus finiront au pilon
qu'il est ostentatoire - autant rester Villon ! -
d'être à contre-courant, refoulé qui s’inonde,
mais à chaque coup rend coup, auprès d'aimable onde.
mardi 9 juillet 2013
Le bruit se ment
Le bruit se ment
dans les branchages
au vent nouveau
d'idées à listes ;
d'épris semant
leurs grains d'amor
par monts, par vaux
peuplent de l'air
leurs promissions,
dont on tranche age
à l'épithète
ou à l'envers ;
les commissions
de Thomas More
parfois s'entêtent,
idéalistes.
Et dans l'air chaud
d'un vrai juillet
carambolé
de pépiements,
d'émus oiseaux
meublent de chants
le snob olé
d'un dur zéphyr ;
les ongles griffent,
autant qu'y est
sur mon écorce
un œil porphyre,
oeuvre apocryphe
où l'ours léchant
grava de force
un bruissement.
Là, saule ment :
tri,
haine,
hâle,
ombres !
Le bruit se ment :
feule,
âme,
hourd,
ors !
Quelques vestiges du jour sombrent
dans l'azur lacéré, dehors,
et les chants de l'été sermonnent
leurs enfants pissenlits - salades ! -
comme des fruits de belladone
offerts à nos cerveaux malades.
Le bruissement
(subtil office
enflé d'aveux
et d'émotions)
des sentiments
et des hormones
au gré nerveux
des courants d'ires,
est un doux leurre,
un sacrifice
(vasectomie)
même un martyre,
dont les couleurs
qui s'époumonent
ont juste omis
ces commotions.
Ne reste alors
de cet enjeu
qu'un grand puzzle
(débris s'aimant),
qu'on endolore
à la mémoire
où tout est seul
de nos personnes ;
août à l'orage,
au gris fangeux,
lorsqu'il a plu,
que les pairs sonnent,
aura leur age
et leurs grimoires :
ombres n'ont plus
que bruits serments.
vendredi 5 juillet 2013
Le sourcil (texte de 2005)
Posé comme un accent,
Sur une olive malachite,
Inflexion,
Circonflexion,
Génuflexion devant,
L'azur de la pépite...
Porion,
Soumission,
L'inclination descend,
Dans une noirceur anthracite...
Votre sourcil,
Damoiselles est vraiment,
La source de mon Nil,
Le sorcier de mon île,
Le sort s'y est, futile,
Glissé en souricier béant
Nulle larme ne l'affecte,
Trop haut,
Trop fier,
Trop arrogant,
And if nobody's perfect,
Fourneau,
Chaud
d'hier,
L'oeil embrasant,
A son couvercle sur la tête,
Comme la phrase l'épithète,
Le fin sourcil qui s'entête,
A l'infléchir incessamment.
Il donne à vos regards,
Hasard...
Il rend à vos pulsions,
Passions...
Et dans la moindre de vos expressions,
Aspire l'encre de votre œil hagard.
Je veux passer le bout de mon index,
Léger,
Sur le sommeil de ma future et des mes
ex,
Aimées,
Pour m'emplir comme d'un Braille ou
d'un Codex,
Cracké,
De la matrice de vos sourires
complexes,
Elucidée.
Et continuer à jouir,
Le temps passant,
Le temps présent,
De la beauté de vos saphirs,
De vos diamants,
De vos porphyres éclatants,
Dans le si bel écrin
De cette ligne de crin.
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