vendredi 12 juillet 2013

Auprès d'aimable onde

Hello Earth by Kate Bush on Grooveshark


C'est auprès d'aimable onde et m'écoulant sur la terre,
enseveli sous plomb de l'éther délétère
où mes yeux ont vomi d'authentiques vipères
au corps céruléen, que de bleu je vis pers !

De deux Capulet, un Montaigu : Rome est haut.
C'est de ce rêve omis - Ophélie que drape eau -
dont repaissent les mots sur la risée des vers :
les ruisseaux que l'on nomme au passé sont pervers.

S'unissant pour le pire en vindictes rivières,
ils bâtissent l'empire où flottantes civières
voguent tout imbibées de papiers sans épreuves,
bouteilles à la mer des longs romans-fleuves.

Ils sont le verbe amer des rapports inhumains,
les courants inhibés par les gestes de main,
ils sont oh, si sociaux, saucissonnés d'humeurs,
que s'y noient les patios des amours qui se meurent.

Ils sont aussi le fiel et l'écume de Dante,
les flots fluant du miel aux baisers qui les hantent ;
ils vont du purgatoire à l'enfer par mes doigts :
j'ai beau freiner leur flux, l'encre fait ce que doit !

Tant de livres neufs lus finiront au pilon
qu'il est ostentatoire - autant rester Villon ! -
d'être à contre-courant, refoulé qui s’inonde,
mais à chaque coup rend coup, auprès d'aimable onde.

Aucun commentaire: