jeudi 18 juillet 2013

La mauvaise société

Je ne vous parlerai pas de ces crinolines
qui peuplaient le roman, ni des dentelles poisseuses,
collant dix-sept aimants lorsque j'écris nos lignes,
que finit par leurrer mon encre bien crasseuse ;

mais je vais vous narrer en quelques vers imbus,
les portraits de famille, odieux à satiété,
dont cet enfer fourmille, assignant aux rebus
d'appliquer un arrêt aux bonnes sociétés.

Ils sont les vrais démons des pires cauchemars,
les forçats évadés des creux de notre esprit ;
estampillés sermons, ma plume calamar
en tentacule aidé vous écrit  : "Saint-Ex', PRIE !"

Celui-ci, ruisselant du mal dont il regorge,
offre sa chair putride aux regards écœurés,
son lignage apatride aux voix dont il rend gorge,
est l'écho cuistre et lent de mœurs dégénérées.

Elle, à côté, n'a plus pour blancheur décadente,
que quelques dents cariées dans un théâtre obscur ;
et sa pulpe avariée n'a de goût que pour Dante,
qu'en faire où que déplût tout son Spleen insécure...

Dans sa fange éthylique éructe le troisième ;
ses folies sont à l'aune où s'ancrent ses humeurs :
soudainement, l'atone éruption d’emphysème
emplit - syphilitique - le poumon dont il meure.

La cadette est assise avec ce dont elle use,
peut importe qu'on vit son visage ou ses yeux,
elle accueille les vits dont son cul fait excuse,
et s'égaie la cerise en de longs qui-mieux-mieux.

Vient enfin le dernier dont le signe est COLÈRE,
ouragan sulfureux aux volutes violentes
qui, rendant malheureux ses victimes solaires,
est un fol éborgné dans sa rage insolente.

Ce sont eux les cinq doigts de la Mano Negra,
cinq associés du diable en sa dextre imagée,
et chacun d'eux m'est fiable autant qu'aucun n'est gras :
les splendeurs de l'effroi sont les reflets que j'ai.



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