vendredi 25 avril 2014

Gemme

le vent l'emportera by Noir Désir on Grooveshark



J'aime de notre histoire avoir 
l'écho de qui n'a pas plié, 
si bien que l'idée d'un pouvoir 
communal et de peuple y est. 

J'aime rouge ou blanche une vierge 
autant que son combat soit mien, 
ses roses sacrifiées aux cierges 
et son cœur aussi bohémien. 

J'aime l'éclat d'aigue-marine 
- et j'abomine les Le Pen - 
au fond des yeux des héroïnes 
dont le regard traduit les peines. 

J'aime briser les rubis cons 
de toute bourgeoisie soucieuse, 
en leurs rivières n'abdiquons 
nulle adamantine précieuse ! 

Beaucoup de femmes sont des putes 
et beaucoup d'hommes des salauds, 
le premier porc que l'on députe 
d'une onde pure en fait sale eau... 

J'aime l'écrire ma Colère, 
afin de troquer l'or au plomb 
et de laisser mes mots dans l'air 
à ceux qui trouveront l'aplomb. 

J'aime ce jeune idéaliste
offrant le corps fort de ses textes 
au vent mauve évidé aux listes, 
élisions d'autres faux-prétextes. 

J'aime le goût de l'Amitié 
lorsqu'il reste en compagnonnage 
et sur la bouche à satiété : 
confiture à notre jeune âge. 

Gemme au creux de nos rêches mains, 
les manifestes suppliés 
et l'assurance qu'un chemin 
communal et de peuple y est.





mercredi 23 avril 2014

Arôme antique

Nadir (Synchronicity) by Lisa Gerrard on Grooveshark





Je regarde avec l'œil unique du cyclone
à quel ouragan se rattachent ses cheveux,
à quel génie doit-on qu'ils soient aussi clones
et reflets des serpents de Méduse, hors l'aveu
de l'image dans mon bouclier, du pylône
de notre incertitude en matière de vœux,
je regarde une femme et son Beau est à l'aune
inespéré des chevaux fous aux mors baveux.

D'enfiévrés morts-vivants s'agenouillent auprès
de cette idole consanguine aux mèches sombres,
vêtue de peaux et de poèmes pour apprêts,
elle émerge en son temple au milieu des décombres ;
les démembrés adeptes adoptent, après
les rituels selon lesquels un nombre dénombre
ô combien son culte envahit d'eau cyprès
et sèves inouïes, la forme de son ombre.

Le soleil à son Zénith éclaire son visage,
aucun regard ne s'ouvre en osant l'enlaidir,
son corps tout en entier se pose en paysage
au piéton dont le pas n'a cesse de raidir ;
elle est la Déesse folle à ce pays sage
et la promesse imbue dont n'est plus rien à dire.
Je ne sais si l'amour est mieux qu'un « haïssage »,
mais en la concernant, je la sais mon Nadir.


lundi 21 avril 2014

Bang coques

Human Behaviour by Björk on Grooveshark


Je me mets à rêver
d'une cigarette opiacée
brûlant
comme une allumette à Formose,
et d'un art révélé tel un Dieu haut-placé
sur l'or pulvérulent
de la métamorphose.

Des Bouddhas effarés
par des forêts de cognassiers
fervents,
pareils aux moulins à prières,
eux se sont dégrafés de nos croix en acier
et de nos croix de fer, vents
persiflant leurs prix hier.

Je subodore alors,
par le grand prisme opacifié
d'Orient,
l'inéluctable interruption
de l'arc multicolore aux soudés pacifiés
soumis à l'océan,
à sa lente éruption.

Les radeaux clandestins
tanguent dans les fumeries
d'opium ;
j'ai croisé Lumet à Formose :
épris de quel destin, Sydney qui fut, me rit ?
Mort aussi d'un lymphome,
hors ma métamorphose...



J'ai, dans le ventre de ma mère,
sucé d'insoupçonnables drogues,
fruits délicieusement amers,
cuits dans un improbable grog.

mardi 15 avril 2014

Evasion

08-Scientist by Cold Play on Grooveshark



Accueille l'infortune, accepte la douleur,
et surpassant tes sens, ta proprioception,
essaie de faire fi à toute déception :
tu peux du Noir & Blanc, passer à la Couleur !

Nous sommes ainsi de grands oiseaux coureurs
– celui qui fait l'autruche et celui qui s'émeut –
gravissant la colline, espérant que c'est mieux,
ravissant l'opaline aux vers des discoureurs.

Nous fréquentons l'asphalte et les sentiers cloueurs,
les passages piétons et la course éperdue
d'un marathon pas sage à notre peine indue,
et martelant le glas sonnant tout à coup l'heure.

Autorise à ta foi la place à ce doux leurre,
et pour tout kilomètre un peu de l'endorphine
ouvrant aux yeux du monde un espace où confine
un peu de ton courage à des tonnes de sueur.

dimanche 13 avril 2014

Ecailles

Shadow Magnet by Lisa Gerrard on Grooveshark



Je maudis rancir à macérer mes rancœurs,
je vilipende, Hugo, des pendus le concert,
et Villon, cette Envie, pareille à ton cancer,
cette mélancolie qui me ronge le cœur.

J'abomine aimer mes cauchemars magnifiques,
offrant d'autres couleurs à d'amoureuses palettes
où se peignent en chevaux d'orgueil les starlettes,
muses minaudant sur mes mains nues prolifiques.

Or, ne sont point sonnets que nos tickets lilas
ni les mues gaies d'avril, n'écrivent tant qu'aux rôles
où nous flétrissons de l'arrondi de leur crawl.

Nous ramons dans l'étang qu'un paradigme hurla :
la Terre est ovoïde et le serpent son fils,
elle accouche en silence à tous nos sacrifices.

vendredi 11 avril 2014

Tant pis




Tant ton silence est éloquent et les hoquets
d'un incompréhensible art, écho préhensile,
tant la chaleur est un poème plus brûlant
et l'astre d'un visage un soleil dévorant,
tant les flammes au bas de tes reins arrières
offre en tes bras d'un corps, l'ultime barrière,
tant les creux sinueux d'un sein ou d'un cerveau
résument les désirs désarmant les dévots,
tant l'hydratante envie suppure entre homme et femme,
oh ! L'hydre à tentacule amputé se diffame,
tant le dragon du cœur souffle un air lancinant,
tant est si bien que nous finissons calcinant.

Mieux :

Tant pis !

mardi 8 avril 2014

Absentification

Pink Floyd - Fearless by Various on Grooveshark



Absinth' marie, priez pour nous pauvres prêcheurs
qui, dans l’œil vert de leurs passions et de leurs muses,
avons sombré le sabre au clair qu'un rien amuse,
autant la plume est à l'épée son simple leurre.

Absinth' sessile, œuvrez pour nous nomomaniaques !
On dira des verbeux les fringants pâturages
qu'ils mirent en battue pour d'hasardeux voyages
dans de bancales Dankalies paradisiaques.

Absinth' bas de laine troué par nos envies,
retenez les jambes au cou de mes amours
et la corde raide au cœur de mes calembours :
il n'est pire amante au lit qui manque de vi(e)(t).

Absinth' je ne vis Eve allant qu'au Panthéon,
imbue de sa beauté nue mais républicaine,
ouvrir son corsage au public, à sa haine,
à nos Mutualités et à nos Odéons.

Absinth' au deal, rien ne vaut ton pesant d'or,
ni cette poudre aux yeux de l'escobarderie
qu'aux moins offrant le gui fait que le barde rit,
et qu'aux guirlandes de Noël, ton rai adore.

Absinth' à ne, absinth' à ne marcher pour rien
si ne ce fussent des aubes épanouies,
sur la baie de Douarnenez des cieux inouïs,
et sur notre crépuscule un Dieu Cimmérien.