jeudi 8 mai 2014

Car c'est râles

Iron Lion Zion by Bob Marley on Grooveshark



Prisons nos coups de tabac, frérot, blague à l'aise
et blague à part puisque l'on sème, appontons nous
comme on le fit parfois de Brest à Cotonou,
sur le grand rail où s'écartèle un barreau de chaise.

Quels que fussent les écrous, quoi que nous vissions,
nous étions en cellule au fond de nos cerveaux,
pareils aux bœufs en batterie privés de veaux,
tout prêts à l’abattoir pour nos compromissions.

Et que dire du Cran dans les maisons d'arrêt,
puisque nous sommes amassés après ces portes ?
De nos corps ramassés n'est plus rien qu'il importe.

Si l'on est là la lie d'un hallali barré,
c'est que nous nous saoulons sous les lits sans ressorts,
oscillant selon nos souhaits, tels harengs saurs.

Nous assumons nos privations de Liberté
– moi, je suis en prison depuis la puberté –
tout en veillant à ce que notre esprit s'enfouisse.

Nous résistons à la pourriture invasive
héritée d'une moisissure impermissive
à l'ombre de trous ; Dieu fit que d'aucuns s'enfuissent.

Et nous rêvons alors de perspectives floues
que nos yeux – par manque d'habitude – ont du mal
à distinguer du bien, des vertus carcérales,
tandis que le temps mort incessamment nous floue.

Je suis lecture ou foot', brimade ou rébellion,
je suis un numéro sur une liste grise,
on m'appelle au parloir de mes amours en crise,
mais dans mon cœur brisé, je suis encore un lion.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Maillekeul,

Je trouve ton texte merveilleux...
Thiéfainien...

Mr H

Michel P a dit…

Merci mon ami, tu es bien le dernier à laisser des commentaires ici...