dimanche 23 novembre 2014

L'Apo' mira beau

Sour Times by Portishead on Grooveshark



Passent les siècles et les millénaires
Et nos fantômes
Écrivent-ils binaire
sous la peau mi-rabots coulent les nerfs

Vienne l'ennui sombre horreur
S'écoule en nuit mon humeur

De nous j'ai bu le Spleen adoucissant
Pendant l'orage
où turbulait l'encens
de tes parfums battus évanescents

Vienne l'ennui sombre horreur
S'écoule en nuit mon humeur

L'odeur s'en va de ta fleur assassine
Le cœur d'Eva
Browning et Josacine
et ce cyanure où mort eut pris Racine

Vienne l'ennui sombre horreur
S'écoule en nuit mon humeur

Passent les siècles et les millénaires
L'entrain de mon
fantôme en caténaire
sous la peau mi-rabots coulent les nerfs

Vienne l'ennui sombre horreur
S'écoule en nuit mon humeur

vendredi 21 novembre 2014

Automne au bord de mer

Everybody's Gotta Learn Sometime by Beck on Grooveshark



L'été – comme en soins palliatifs –
meurt lentement en fin d'octobre.
On repousse un hiver hâtif
à coups de soirées si peu sobres...
On se laisse transir enfin
des dernières tiédeurs marines,
tant l'automne est dur à leurs faims,
tant ma tonne au vau s'amarine.

Ce qui me décale un peu sèche
et mon architecture est morte
autant que l'est un os de seiche :
mon gynécée sans cesse avorte !
Ni clef de Sol, ni clef de voûte,
d'essai sont mes coups dans la gueule,
des saisons ton parfum m'envoute :
ma plume enfin de Toi dégueule.

J'ai voulu dire un Océan
que ton iris en bleu décèle,
que ton regard déstructurant
habille avec sa bleue vaisselle,
j'ai voulu mordre en ton artère
un sang-réal et disloqué
qu'en vain empire et brûlée terre,
tu me vendis comme un hoquet.

D'étés égarés en novembre,
on garde le brin de chaleur
d'une maîtresse qui se cambre
afin de nuire à nos froideurs.
On garde en bouche ses baisers
et son Arctique œil que les Huns
diraient dévaster sans biaiser
les prés des cieux céruléens.