vendredi 26 décembre 2014

Labyrinthe

Avatar by Dead Can Dance on Grooveshark



S'il a fallu qu'un jour m'exauce
en quelques mots dits de ta bouche,
l'ardent charbon de Lymessos
que sont tes lèvres où je couche
un peu d'Homère et de Cnossos,
un peu d'amertume où se touchent
un laurier dont j'ai pris la sauce
et Toi loin dont j'ai pris la douche,
alors, ô Muse, on me désosse
à tes yeux sourds quoique infarouches,
à ton regard que tes cils haussent
lorsque l'iris est ton feu rouge.

S'il a fallu qu'on mine – oh, tort ! –
un peu des ailes d'albatros
au mythe du brillant Hector,
qu'on Andromaque un Levi-Strauss
avec la peau d'un bleu retors
dont le ciel garde un galbe atroce,
alors, à l'argent qui nous tord
dans les méandres d'une crosse,
j'attacherai tel un butor
les vertus qu'une vierge engrosse
et ce sourire en semi tore
où l'équation n'est pas de Gauss.

J'ai brisé Ys d'un Tsunami
puisque je suis le Diable en noir
et qu'il ne m'est aucune amie,
j'ai Briséis en ma mémoire
ainsi qu'un parpaing dont la mie,
ni négatif, ni dérisoire,
ourdit le complot d'infamie
dont je fus vulgaire arrosoir ;
entend mon chant qu'en cale a mis
la marée basse au laminoir
de ton sourire au doux tamis
qui m'est un serpentin de moire.

Et sur le rasoir de ton fil,
Ariane, on égraine les perles
à rebours d'une tige aphylle,
des héritages qui déferlent
en avatars qui se défilent,
en réincarnations qui hurlent
un métal fondu qui nous fêle
en clochards foutus qui nous parlent
de nos amours thanatophiles
comme au chant d'un toujours beau merle
et de mon naufrage hémophile
à ta bouche où le sang s'emperle.

Et si la larme en ta beauté
coula sur ta joue, cil ici,
je n'ai de fleuve au débotté
qui n'égale ainsi Cilicie ;
je n'ai de Troie qu'arabe ôté
d'un Proche-Orient qu'il peuple aussi,
je n'ai sirène emmaillotée
qui ne soit mienne et sans souci ;
Tes siens s'ils sont d'éternité
et les miens sans leur gras farci
pleurent aux laideurs émiettées
pied-bot de ma triste autarcie.

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