lundi 13 avril 2015

Celtiques

Green and Grey by New Model Army on Grooveshark



Lorsque je ressens ici l'exaltante exhalaison
des chaudes terres sablonneuses, déserts
humectés par les pluies puis séchés par les airs,
je songe avidement à ce que les dents de la falaise ont
laissé choir
vers les gouffres
amers
et illusoires
dont le soufre
enferre
un peu plus toujours nos âmes sveltes
aux brochettes de cadres parisianistes,
car lorsqu'il est d'Arvor le poivre est celte,
mais s'il m'est de France, gale est triste !
On peut être breton
On peut être irlandais
On peut être gallois, cornique ou écossais
On peut être galicien
On peut être asturien
On peut être de bon aloi ou de mauvais ton
On n'en est pas pour autant Celtique.
Ma grand-mère insinuait qu'en ce le sel tique.
Ma Grand-Mère Ô céans,
O-Rhésus-Négatif
à singer des dieux pré-séant
contre le quolibet aux nègres hâtif,
contre l'affront national
contre les gars de la Marine
contre cette politique anale
que ne représentent pas ces bretons finis dans l'urine.
Madame Taubira,
je suis un Celtique
ceci signifie qu'un snob « ira »
- « ah ! Ça ira, ça ira... » - vers sa fin despotique
que là où y'a du gène, y'a pas plaisir !
Que ceux qui ne l'ont pas compris sont tristes sires.
Car lorsqu'elle revient par les vents dominants
de l'Ouest où ma prosodie s'éreinte,
une mélodie manuelle sonne en gominant
l'écheveau de mèches de ma crainte.
Car lorsque les parfums d'occident
m'emplissent
lorsque les pare-feu d'accident
les fronts de mer m'en plissent
et que les senteurs d'Orient
rident l'onde des fronts terroristes,
j'emploie la manière et l'eau forte
afin de figer l'Antéchrist
au creux des bosses dont on réconforte
un enfant. J'ai su
qu'il fallait du pain total
pour avaler l'hostie des arêtes
extirpées du poison létal
où stagnent de vieux mégots de cigarettes.
Nous restions près des affiches révolutionnaires,
les allumettes brestoises éclairaient nos nuits blanches,
nos origines s'accrochaient à nos nerfs
et nos descendances devenaient des avalanches.
Nous étions incidemment de Kerinou
nous naissions accidentellement à Belfast
nous glissions – par la rue – Glasgow dans Brest entre son cœur et nous
nous glissions à Cardiff un label faste.
Nous votions pour des autonomies imaginaires
nous rotions des bulles de Guiness,
de Smithwick's et de phylactères,
d'Aber Wrac'h et de Loch Ness,
nous étions en une curieuse adolescence
en une laborieuse évacuation de nos concupiscences...
Nous jetions nos humeurs tristes au lavabo
des Gwerz anciennes et du Fado,
des Ballades chantant que là va beau
tant à la chasse à cours qu'à la chasse d'eau.
Les flux boueux de la Liffey,
de la Loire
endormie
gifflée
par les vagues pluies de vagues gloires
pregnantes près de Nantes
aux conséquences imminentes,
ces débits de bois sont
la marque liquide apposée par l'hameçon
des poètes inouïs d'ici qui s'enceltissent,
dont l'encre épuisée su lier au gré des grains
les points des dessins que le sel tisse
un peu comme les tâches de rousseur
qui de mon souvenir se désertissent
enfin du visage aimé mais pourtant craint.

Aucun commentaire: