vendredi 15 mai 2015

Crise éléphantine




J'ai des rappeurs l'heure enfantine
et l'air de rien la dépression,
mes deux dents chryséléphantines
et mes dehors sans permission,
j'ai des mots durs et des yeux doux
pour mes amours de sel aux femmes,
et des statues que j'amadoue
par des divinités profanes.

Puis aussitôt le cœur s'enflamme
au son de mes vers crépitant,
car l'âme dépérissant flâne
au détour d'écarts palpitants,
au fur et à mesure à quatre,
aux temps du blues américain,
des toms et de la caisse à battre
et de la corde raide aucun.

Hériterai-je des bluesmen
les turpitudes créatrices ?
La virginité d'un hymen
à déchirer pour cicatrice
au sein de ma fêlure intime,
et puisque ma guitare a frets,
entre quelques accords ultimes
imaginons ce qu'elle affrète :

Un peu des tons d'un bébé-roi
pris dans la nasse adamantine
où s'est sertie comme courroie
la guitare à la brillantine ;
et dans les sons que je soudoie,
je fais ma crise éléphantine,
entre l'or et l'ivoire on doit
y voir la chryséléphantine.

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