vendredi 17 juillet 2015

L'effort en thèmes




On pourrait s'imaginer
se penser
ou panser
on pourrait se machiner
se mâcher
se moucher
dans les feuilles d'un pot-pourri
sans jamais renouveler l'inspiration
– fantasme petit-bourgeois selon Maïakovski –
qui nous guide vers l'incarnation
de notre littérature
en traits vivants
où l'élite est rature
apposée sur l'évent
des brocards le soulevant.
On pourrait s'entendre
s'écouter
s'écorcher
on pourrait se tendre
se planter
s'épancher
dans les feuilles d'une rhubarbe
ou sur les marches de Bretagne
sur ces pavés que la rue barbe
à voir l'Amour et la Castagne.
On pourrait penser
que l'écrit
que les cris
qu'on vient dispenser
sur les murs
des armures
et des cités balnéaires
serviraient à soigner nos doigts
– puisque ce qui des dix pend sert –
pour graver ce que l'on doit.
On pourrait fantasmer des tas de choses.
On pourrait croire
au Génie créatif
au génie militaire
au gène y contribuant
je pourrais déjà si j'ose.
Mais c'est dérisoire
et même récréatif,
si pour enfin se taire
on se fait chat-huant.
Il ne faut pas chercher sujet
pour pondre un œuf
– de quelle fable air j'ai ? –
ni pour voler un veuf.
Il ne faut pas pousser l'effort en thèmes
afin qu'en Germinal
croisse en deux Lunes qui t'aiment
mon vers subliminal.
Il ne faut pas pousser l'effort en thèmes
s'il faut tirer le vers d'innées
sensations issues d'anathèmes
et pourtant si bien jardinées.
Il faut oublier le sens qu'on veut donner
s'il faut donner du sens à nos verbiages,
il faut aussi tout pardonner
d'un frais divorce après mariage.
Il ne faut pas chercher l'objet
de ce qui peut nous faire écrire
et juste enfin se partager
oui juste avant d'enfin mourir.

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