jeudi 13 août 2015

Avant l'orage




Tu me disais déjà qu'il ne faut pas s'y fier,
que l'orage évacue des vertes et pas mûres
aux grands balancements d'une faux pacifiée
par la courbe sereine où n'est plus qu'un murmure.
Tu décrivais l'ovale autant opacifiée
qu'on aurait pu s'y voir et sans la moindre armure,
en se disant de soi qu'on est, oh pas si fier !
En se disant de soi qu'un vers est dans sa mue.

J'ai construit des reculs pour tes accouchements.
J'ai bâti des radeaux sertis d'oiseaux fidèles.
Mais au final, je sais que chaque couche ment,
et que ce cœur de femme est un cœur d'hirondelle.

C'était avant l'orage et l'air était très lourd.
De tout Victor Hugo, moi je n'avais rien lu,
mais le vent soulevé quoique je fus balourd,
savait de mes recoins tout ce qui m'éberlue ;
et puisqu'il faut causer d'agapes et d'amours,
des mauvais vers creusés par des passions élues,
j'aimerais mieux couvrir de pertes et d'humour
les trous d'air et l'éclair dont j'eus la plus-value.

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