dimanche 29 novembre 2015

Enceinte




Quand j'ai croisé le fer, Dinan,
avec les chemins de traverse
auxquels tu vouas d'éminents
distillateurs nés de l'averse
éruptive où vont dandinant
les prosélytes de l'inverse,
j'ai marché tout en déminant
tous tes remparts qui me renversent.

J'ai grimpé sur tes rues, Salope !
Et fauconnier des mots de passe
et des ruelles interlopes,
ai mu concert de mes rapaces
à l'œil arraché du cyclope,
ému, perdant ma carapace,
aimant les cendres de mes clopes
et les numéros des impasses.

Toi belle fille, ô toi Dinan,
ceinturée de chasteté rance,
j'irai toujours de toi dînant
vomir de ma désespérance
issue de ces mœurs badinant
avec leur propre incohérence,
hauts fonds des yeux incontinents
qui de pleurer m'ont fait la Rance.

Et dans le cercle enfin magique
où Dinan me tient déjà lié,
j'aimerais être ce moujik
dont Tolstoï dit qu'il est allié
des forces des lieux telluriques
où camisole aux fous à lier
m'est l'instrument périphérique :
aux vacuités il faut pallier !

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