samedi 5 décembre 2015

Dans la Manche



Dimanche à lundi dans la Manche
est une nuit sans un atout,
sans un indien, sans un commanche,
et sans Orangina du tout,
sans île Grenadine au ranch
où vont les troupeaux des peaux-rouges
et la remontée d'iode d'Avranches
au flux de ces marées qui bougent.

Dimanche à lundi dans la Manche,
et le constat dit "du miroir",
de quarante ans face Arromanches
où la poussière offre aux mouroirs
les cendres de nos vieilles branches
et quelques cèdres du Liban
s'étant ouvert des coudées franches
afin d'offrir leur ombre aux bancs.

Parfois l'appel en tend dix manches,
et la téléphonie putride
entend dans la nuit du dimanche
un peu de ces cris apatrides
hurlés en faibles avalanches,
hurlés à faibles voix d'allo,
l'écho des vies qui là calanchent
et dans l'amer s'en vont à l'eau.

Dimanche à lundi dans la Manche
est une épreuve sans cadeaux,
un marathon d'où l'on s'emmanche
un peu de tous les mikados
dont on a pu toucher les hanches
au hasard du geste félin
d'un tigre dans la neige blanche
et de celui qui m'en file un.

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