samedi 26 décembre 2015

Le Bout du Monde






Tout Bout du Monde est une envie,
ce désir fou qu'on désespère
à force de ce qu'on y vît
de nos espoirs si délétères.
Tout Bout du Monde est bout de vie,
l'ultime endroit, l'ultime terre
où l'on s'installe et d'où sévit
ce vent retard qu'on vitupère.

Mon Bout du Monde est dans mes bras,
en Finistère, en Cotentin,
de Gibraltar à l'Alhambra,
c'est une grenade, on l'atteint
par un bel abracadabra,
par un chemin bien incertain
que l'orage en éclairs zébra
sur l'eau de mon miroir sans tain.

Ton Bout du Monde est là peut-être,
au bout de chacun de tes choix,
de ceux qui font plus qu'avoir être
et qu'un yacht-ivre alors t'échoie,
lorsque tu vois tout disparaître
à ces flux et reflux manchois,
c'est en un mot pour te permettre
de réussir où l'autre échoua.

Nos Bouts du Monde ont en commun
l'espace d'infinis possibles,
le fait que tu tiennes ma main,
que tu aies pris mon cœur pour cible ;
et quand je pense à ces demains
près des rivages impassibles,
c'est à l'éclatement carmin
de tes baisers imputrescibles.

Le Bout du Monde est l'azimut
envers lequel on a la Foi
quand l'Âme mue, quand l'Or transmute
et le Plomb fond de l'Eau parfois.
En forteresse d'Alamut
(pareil à l'uppercut au foie,
tel l'Arsenic ou le Bismuth)
le Bout du Monde emporte voix.

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