mardi 26 juillet 2016

Les réponses à Proust




Si tu étais une fleur, tu serais l'orchidée
que je cueille en mon rêve afin de mieux t'écrire,
et si ta peau lissée caressait mes idées,
tu les transformerais en bonheur de maigrir.

Si tu étais un livre ouvert à mes désirs,
je te compulserais sans cesse de mes doigts,
pareille à ce piano dont l'ultime plaisir
est d'inonder d'eau-forte un portrait que je dois.

Si tu étais l'amour, je me serais noyé
dans ton regard vert d'eau dont l'envers est vendu
par l'ombre assurément si fraîche des noyers
qu'il m'en faut peu sous toi pour me sentir rendu.

Si tu étais ma vie coulant à tes côtés,
je me ferais ce fleuve où tu t'irais baigner,
sans crainte de mes crues mais à me bécoter,
je te ferais sous-frire ainsi qu'un doux beignet.

Si tu étais ma mort, ce serait dans tes bras,
alimenté de l'arme imparable des saintes
auxquelles tu confisques l'abracadabra
de la résurrection dans tes formes enceintes.

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