mercredi 31 août 2016
Kassandre 5
Te souviens-tu des ciels du Finistère
lorsque tu pendais à mon bras la nuit
sous la voute céleste et délétère
ornée d'étoiles filantes d'ennui,
d'un métier mu dont je fus grabataire ?
Te souviens-tu des mots brûlant les lèvres
— alcools panachés de compromissions —
et des respirations niquant les plèvres
à nos barreaux de chaise en rémission,
Toi la comète entre mes doigts d'orfèvre ?
Oh ! La bleue Lune est un clair de Kassandre.
On ne connait pas celle qui se cache
au-delà de ses yeux couleur de cendre
et des horizons que sa beauté gâche,
on n'en sait que des pentes à descendre...
On m'éveille à l'aube des derniers feux ;
le lierre s'est enroulé sur mon corps
comme un péché sur l'arbre des aveux,
mais la tentation d'un ultime accord
bourdonne ainsi que des baisers baveux.
Tout emmiellée de tâches de rousseur,
une ombre d'ego compose des vers
(hydromel extrait de tant de douceur)
dont les qualités prennent à revers
un galbe indécis pour son rebrousseur*.
*http://dictionnaire.reverso.net/francais-definition/rebrousseur
mercredi 17 août 2016
Kassandre 2
Lorsque je remontais le Boulevard
Montaigne,
il me fallait bien taire en Brest et
ses renvois,
l'amour à mort bafoué qui se
transforme en teigne
— à moins qu'aveugle bêle à défaut
qu'on me voie —
l'amère envie que ma déperdition
t'atteigne
et qu'en délire abstrus ma passion te
fourvoie
sur les lignes perdues dont encor mon
cœur saigne
à l'heure du café qu'on aurait pris
sur soi,
mais qu'à prix de beauté sur ta si
belle enseigne
il semblerait idiot d'aimer comme on
déçoit.
J'ai baisé ton image en d'improbables
temps,
lorsque la pluie s'en mêle ainsi que
des pinceaux,
lorsque la mer est d'huile et ta bouche
m'attends,
lorsqu'à compter tes doigts je passe
pour un sot
dont l'analphabétisme ignore tes
printemps,
lorsque d'un pilier rouge à tes lèvres
l'assaut
ne garde à ton parfum que l'ombre d'un
instant,
lorsqu'en toi Barbara s'incarne sans
défaut
par la magie sans fin d'un Finistère
enfant
qu'en ton ventre absolu l'on tient en
porte-à-faux.
dimanche 14 août 2016
Kassandre 1
À force de rêver d'univers dépourvus
de cette galaxie qu'irise ton visage,
avec ce bleu sommaire où sombre le
présage
induisant toute l'encre au poème
imprévu,
J'ai bâti le plus grand des riches
bidonvilles,
assumant les rousseurs qui peuplent ta
splendeur
au gré des variations de ta libre
pudeur,
ainsi que l'on étoile un damasquin
servile,
Un tapis qui m'emporte enfin sur tes
sourcils
— deux ailes du désir — aux
hélices des cils
qui tournent sur la roue solaire de tes
yeux
azurément profonde, et ma mélancolie
piquée des quatre vers par l'immense
embolie
de ta beauté soyeuse, est un truc
audacieux.
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