jeudi 8 septembre 2016

Kassandre 4



J'ai posé de l'écharde une goutte de sang
sur des vieux manuscrits de détresse et d'emphase,
où l'ombre d'un poète à ce point indécent,
frise à ta chevelure un parfum de ses phrases.

Et l'épine de rose a criblé ton visage
innocent de milliers de ces tâches de rouille,
à ce point qu'il faudrait fuir en ton paysage
afin d'en recueillir quelques unes qui grouillent.

Alors, on finirait dans le bleu de ta vue
comme dans un bassin d'oxygène interdit,
des gens me payeraient sur la cour imprévue
des miracles offerts aux poètes maudits.

De bon matin le train qui fit de rois des mages,
où le soleil se lève et les nations se couchent,
offre entre la mitraille en douloureuse image,
un peu de l'écarlate ornant ta tendre bouche.

Inutile à toute heure et pourtant essentiel,
un écrivain se tord sur tes traits lumineux ;
il a fait de ton cas son drame existentiel,
un problème gordien qui n'en a que des nœuds.

Je vis au jour le jour, un peu comme un Maasaï,
le futur n'a pas place en mes glauques pensées ;
les traverses ne sont qu'au défilé de ses rails
un chemin barbelé qui n'a rien dépensé.

Plus rien ne nous arrive et la nuit s'écartèle
en se voulant la pute en laquelle on s'oublie,
sans que rien ne soit plus froissement de dentelles,
Jarretière épanouie sans qu'on soit anobli.


© Kassandre Modèle

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