mercredi 1 mars 2017

Le Sacré-Cœur de pierres




À mes titis, Mathieu et Olivier,

Quand sur des morts on monte un monument de pierre,
afin de plus encore écraser leur mémoire,
on bâtit un caveau sur un amas de chairs
— un baptiste en vomit d'un pareil assommoir !

Un chrétien véridique en serait affligé
du Sacré-Cœur ouvert en Sacré-Cœur de pierres,
du cercueil profané d'un massacre infligé,
le sang du Christ est vain lorsqu'il n'est plus que bières...

Alors, on boit l'absinthe aux cafés du cerveau,
pour tenter d'oublier dans leur triste oubliette,
on regarde passer le bourgeois comme un veau
s'en allant pour voter en ramassant nos miettes...

On s'abstrait peu à peu de ce réel atroce,
où le pus du fascisme s'écoule à grands flots,
tandis qu'un archevêque à grands coups de sa crosse
assène un pieux sermon qu'on entend rue Soufflot.

Je préfère au Chardonneret le partisan,
dont le chant plus christique est aussi plus critique
et je laisse aux faux-culs leurs plumes de faisan,
la mienne est toute acquise aux visions extatiques.

Elle est l'alliée — la folle — insoumise et déçue
de ces parfaits rêveurs, oubliés et défaits,
dont on cause à l'occas', entre deux par-dessus,
sous la pluie dont l'oukase a lavé les préfets.

Ma religion n'est pas « nouvel ordre moral »,
et mes idées en conflit sont au su de Paris :
tantôt pétries de bien, tantôt pétries de mal,
et sous ses beaux pavés dont on fit des paris.

Des SAMU, PMU, qu'on applique à ces fins,
j'ai François-Jean Lefebvre de La Barre au ventre,
un goût de sang moisi par l'odeur des défunts
de la Vierge Rouge et qu'à la fin tous éventrent...

Alors, ô basilique du veau national,
en te peignant j'assure en ce geste si leste
une déconstruction d'un art subliminal
où la Jérusalem communarde est céleste.

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