jeudi 30 novembre 2017

Le fantôme du placard






On peut bien faire un tour du monde
en cabossant d'autant Jul'Vernes,
on ramasse à l'appel immonde
un sacré tas de balivernes
à propos des façons de vivre
et de savoir se projeter
contre l'écran qui vous enivre
à force de vous en shooter.

J'ai ce fantôme en mon placard,
empêcheur de rêver en rond,
qui sans m'avoir filé rencart
a mis en boite de Ron-ron
tous les morceaux de mon sommeil
et le puzzle de mon passé
qui sonne comme un vieux réveil
aux Melody mal trépassées.

J'ai son regard en obsession
perdu dans un azur épais,
dans un espace en suspension
dont le présent repose en paix,
son disque et des fragmentations
de feu dans un verre d'eau lapée
sur le mur des lamentations
du temps qu'on ne peut rattraper.

Nul ne pourra la remplacer :
mon fantôme a ses avatars ;
et pourtant sans ses doigts glacés,
je me sens toujours en retard,
absent d'un futur harassé
par les confusions d'un tocard
abruti par les coups massés
contre les portes d'un placard.

On peut d'un tour de la question,
sans Carabosse et sans effet,
bien taire une autosuggestion
qui restât comme un vœu défait,
rien ne tuera l'émanation
des désirs qu'elle a suscités,
j'attends sa réincarnation,
sinon de la ressusciter.

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